RDC: l’église catholique refuse les filles enceintes dans ses écoles

RDC: l’église catholique refuse les filles enceintes dans ses écoles

La récente note circulaire du secrétaire général à l’éducation en RDC continue à susciter un débat public. Celle-ci saisit les écoles à admettre aux filles enceintes de poursuivre avec leurs cours. Malheureusement, cette décision n’est pas la bienvenue dans les écoles conventionnées catholiques.

La Coordination des écoles conventionnées catholiques en République Démocratique du Congo rejette la décision de maintenir en classe les élèves filles enceintes. Celle-ci estime que cette décision est contraire à l’article 5 de leur convention. « (… )En tant qu’acquis, l’accord spécifique sur l’éducation, en son article 17, insiste sur moralité et la discipline de l’élève en matière de mœurs» peut-on lire dans ce document rendu public ce mercredi 16 juillet.

En outre, Monsieur l’abbé Emmanuel Bashiki, Coordinateur des Écoles conventionnées catholiques reste catégorique. Car, dit-il, cette disposition du secrétaire général ne peut point opérer dans les écoles conventionnées catholiques. D’après lui, c’est en vertu des articles 1,2 et 3 dudit accord, sans en donner le contenu.

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Toutefois, Monsieur l’abbé Emmanuel Bashiki rappelle que la coordination des Écoles conventionnées catholiques n’a jamais été notifiée quant à cette disposition. « (…)Nous n’avons pas été saisis. Et c’est une preuve que cette disposition ne nous concerne pas ». Par ailleurs, il précise que « si un cas de grossesse arrive à une élève de l’école catholique, elle sera orientée vers les écoles concernées par cette disposition du secrétaire général ».

Que pensent les parents ?

Cinq parents interrogés sur cette disposition, sont tous d’accord de la position de la coordination des écoles conventionnées catholiques. C’est par exemple Arthur Mande parent d’élèves à l’école Saint André, il s’inscrit en faux d’admettre les filles enceintes en classe.
« Ce n’est pas séant de mélanger une fille qui a une grossesse avec celles qui n’en ont pas». Et de poursuivre « la fille enceinte risque d’encourager les autres filles à prendre des grossesses en désordre». Ce parent encourage le gouvernement congolais à envoyer les filles enceintes dans les centres de récupération pour les filles mères. Car dit-il, c’est ça les milieux les mieux indiqués où ces filles enceintes et filles mères peuvent être récupérées.

Cette position est aussi partagée par Dedy Abuki, également parent d’élèves. Celui-ci n’a pas encore compris comment les filles enceintes seront gérées en classe au quotidien.« Naturellement, une femme enceinte manifeste toujours des caprices. Mais que dire d’une élève enceinte en classe»?, s’interroge-t-il.
De son côté, Luc Benoît Lukusa voit des moqueries qui pèseront sur la fille enceinte en classe. « Suite aux moqueries de ses collègues, la fille enceinte risque de ne pas bien évoluer en classe. Ça peut aussi perturber le bon déroulement des cours lorsque ses collègues vont se moquer d’elle».