RDC : voici les accusations retenues contre Joseph Kabila

Ce vendredi 25 juillet s’ouvre le procès de l’ancien président de la République démocratique du Congo et sénateur à vie Joseph Kabila Kabange à la Haute cour militaire. Cet ancien chef de l’État fait face à plusieurs chefs d’accusation, dont la participation à un mouvement insurrectionnel.
En effet, selon l’acte d’accusation cité par l’auditeur général des FARDC, Joseph Kabila est poursuivi pour plusieurs faits. Voici quelques principaux chefs d’accusation.
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Neuf chefs d’accusation contre Joseph Kabila
L’une des accusations est la trahison. Selon la citation à comparaître, l’auditeur général l’accuse d’entretenir « des intelligences avec des puissances étrangères. Joseph Kabila est également accusé d’avoir nui à la défense nationale.
Une autre accusation est la participation à un mouvement insurrectionnel. Selon l’acte d’accusation, Joseph Kabila aurait dirigé, organisé ou commandé un mouvement rebelle. Pour l’auditeur général, Joseph Kabange aurait organisé le mouvement Alliance du fleuve Congo, allié au M23.
Le sénateur à vie fait face aussi à l’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. L’acte d’accusation reprend les cas de plusieurs homicides intentionnels de plusieurs personnes par balles, viols et tortures. Cet acte épingle aussi la déportation de milliers de civils, dont les déplacés de guerre.
Le ministère public l’accuse aussi d’occupation armée de la ville de Goma et de Bukavu et d’apologie d’actes de terrorisme. Ici, l’auditeur général fait référence à sa sortie médiatique le 23 février 2025 dans le journal Sunday Times ;
Enfin, Joseph Kabila est aussi accusé de comploter contre l’État. Le ministère public parle d’une longue conversation entre lui et Corneille Nangaa où ils auraient planifié le renversement du pouvoir de Kinshasa ;
À noter que ces chefs d’accusation découlent de ses liens présumés avec le mouvement armé M23/AFC, soutenu par le Rwanda. Certaines infractions retenues contre lui sont passibles de la peine capitale.
Absence de l’accusé
Le procès a commencé ce vendredi 25 juillet 2025, devant la Haute Cour militaire de Kinshasa. Toutefois, Joseph Kabila est absent. Il ne se trouve pas à l’heure actuelle à Kinshasa, bien que ses avocats puissent plaider en son absence.
Pour le ministre intérimaire de la Justice Samuel Mbemba, son absence n’a aucune incidence sur la poursuite du procès. « La justice ne négocie pas, ne dialogue pas, et le calendrier de la justice est différent du calendrier politique« , dit-il. Par ailleurs il rassure que la justice va faire son travail en toute indépendance.
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Ce procès s’inscrit dans un contexte particulier. Les violences dans la partie est du pays, mais il y a aussi les diverses tentatives pour ramener la paix. Sur la toile, les commentaires divergent. Pour certains internautes, cette procédure ne peut pas favoriser la paix.
Toutefois, c’est la première fois en RDC qu’un ancien président est jugé devant une juridiction militaire pour des charges de cette ampleur et sous une immunité levée par le Sénat.
Pour ce premier jour de procès, l’audience a été suspendue. Elle reprend le 1ᵉʳ juillet prochain.