RDC-Avenant 5 Sicomines : des craintes sur la réalisation des infrastructures !

Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo, a signé l’avenant 5, au contrat chinois le 22 avril 2024. Celui-ci a été signé initialement en 2008. Comme le souligne la présidence de la République, cette cinquième modification vise à rétablir l’équilibre dans ce partenariat. Et l’une des clauses clés concerne la réalisation des infrastructures.
En effet, cet avenant 5 prévoit un investissement de sept milliards de dollars américains pour les infrastructures. Cependant, l’avenant 5 pose des conditions pour cet investissement. Voilà qui justifie les inquiétudes de certains acteurs sur la mise en place des infrastructures.
Si l’avenant 5 précise le montant de financement annuel en faveur d’infrastructures, qui est de trois-cent-vingt-quatre millions de dollars américains, il ne détermine pas les modalités de mise en œuvre. « Les stipulations de la Convention de collaboration continuent de s’appliquer aux points et sujets qui ne sont pas expressément couverts par le présent Avenant. » Ceci fait craindre une réalisation opaque des infrastructures. Comme ça a été le cas au cours des 15 dernières années.
Avenant 5 : risque de surfacturation ?
La réalisation des infrastructures dans la première phase de ce contrat sino-congolais a été fustigée par beaucoup. Certains projets ont été surfacturés. Le cout au kilomètre a varié entre 4 millions et 15 millions USD le kilomètre. C’est par exemple le projet de bitumage de la RN 4, tronçon Beni-Niania. Ce projet a par exemple financé 14,60 km pour un coût de 57,7 millions de dollars. Ainsi, un kilomètre a couté près de 4 millions de dollars. Or la norme en RDC est de 1,5 million pour un kilomètre.
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De plus, dans la première phase, il y a eu un faible taux de réalisation des infrastructures. Ainsi, les acteurs de la société civile craignent que les mêmes erreurs ne se répètent dans la mise en œuvre de l’avenant 5.
Changer de mode de gestion ou renégocier ?
Ainsi, par exemple, au cours d’une matinée organisée le 28 juillet dernier par la coalition Le Congo n’est pas à vendre, il a été suggéré que la gestion des financements d’infrastructures dans le cadre du projet soit confiée au ministère des Infrastructures et Travaux publics. Car la gestion au cours des 15 dernières dernieres années n’a pas profité au pays.
Jacques Kabulo, un membre de la coalition, Le Congo n’est pas à vendre. Pour lui, il est nécessaire d’aller encore plus loin. Le pays doit renégocier cet avenant. « Nous ne sommes pas pour peut-être l’annulation parce que nous avons besoin des investissements dans notre pays, mais des investissements qui profitent à tout le monde, qui profitent également à la nation congolaise », dit-il.
Jacques Kabulo explique également que la partie congolaise doit faire une évaluation objective de la situation. « La RD doit faire une évaluation objective et profonde de tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant. Ensuite mettre à contribution les experts, qui maîtrisent bien les questions et les domaines, pour qu’ils puissent aider le pays. »
L’avenant 5 a certes octroyé des fonds au profit des infrastructures. Cependant, si la gestion des fonds et la mise en œuvre des infrastructures ne sont pas améliorées, le pays restera perdant.