RDC : filles enceintes à l’école, l’Église catholique réaffirme sa position

La note circulaire du secrétaire général à l’Éducation nationale du 17 juillet dernier continue à alimenter le débat. L’Église catholique persiste : aucune fille enceinte ne sera maintenue dans le cursus scolaire. À Lubumbashi par exemple, elle a organisé un échange autour de cette question.
En effet, au cours d’une conférence-débat organisée à Lubumbashi ce mercredi 30 juillet, l’Église catholique campe sur sa position. Cependant, lors de cette conférence-débat, Claude Mwanza, 1ʳᵉ présidente de la cour d’appel de Lubumbashi et intervenante à cette conférence, insiste sur le respect de la loi.
Pour elle, la circulaire du secrétaire général à l’Éducation nationale cadre avec les différents instruments juridiques internationaux ratifiés par le pays. Elle a par exemple évoqué l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cet article indique que tous les êtres humains ont droit à l’éducation sans discrimination.
En outre, elle a fait aussi référence au protocole de Maputo. Un instrument qui consacre l’autonomie sexuelle.
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Cependant, la 1ʳᵉ présidente de la cour d’appel n’a pas convaincu l’auditoire. Par exemple, Cécile Nama, chef des travaux en santé publique à l’université de Lubumbashi, a alors, lors de son intervention, appuyé la position de l’Église. « Il y a quelques années, plusieurs voix se sont levées pour encourager l’éducation de la jeune fille », dit-elle. Et d’ajouter : « Cette démarche visait à protéger la jeune fille contre le mariage précoce, les viols, l’injustice parentale ainsi que les dures corvées. » Pour sa part, « maintenir la jeune fille enceinte en milieu scolaire, c’est contre nos mœurs », a-t-elle encore dit.
Des craintes sur le maintien de la fille enceinte à l’école
Nathalie Mukadi, professeure à l’université de Lubumbashi, émet aussi des craintes quant à cette circulaire. « C’est une décision qui risque d’ouvrir la porte du libertinage dans le milieu scolaire. » D’après elle, la fille enceinte admise à l’école doit supporter les regards et les critiques des autres. Elle doit gérer les risques d’absentéisme à cause des malaises liées à la grossesse.
Les participants venus de différentes paroisses catholiques de Lubumbashi ont formulé quelques recommandations. Parmi lesquelles le retrait de la circulaire du 14 juillet dernier. Ils demandent aussi la suspension temporaire de la fille enceinte de l’école catholique. Ils proposent aussi l’orientation des filles enceintes dans des centres d’encadrement appropriés.
Notons que depuis le 14 juillet dernier, le secrétaire général à l’Éducation nationale a signé et rendu publique une circulaire. Celle-ci encourage les écoles à maintenir les filles enceintes.