Mpox en RDC : une épidémie nationale ignorée ?

Mpox en RDC : une épidémie nationale ignorée ?

La République démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise sanitaire multiforme. Entre des épidémies comme Ebola, le paludisme ou encore la poliomyélite, l’épidémie de mpox atteint un niveau alarmant. Près de 100 000 cas suspects ont été enregistrés depuis le début de 2024, dont plus de 8 500 confirmés en laboratoire. Cependant, cette épidémie ne reçoit plus l’attention qu’auparavant.

Le pays déplore également 1 877 décès, soit un taux de létalité de 1,95 %. Ce taux est bien au-dessus du seuil d’alerte défini par l’OMS. D’après cette institution, le seuil d’alerte pour la variante qui sévit en Afrique est établi à moins de 1 %.  Présente désormais dans 26 provinces, la maladie n’est plus un phénomène localisé.  Elle s’est répandue à l’échelle quasi nationale, avec une cocirculation de deux variantes du virus (1a et 1b).  Ce qui rend la lutte encore plus complexe.

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L’épidémie de MPoX : les provinces les plus touchées

Les foyers majeurs de l’épidémie en 2025 sont Kinshasa, Tshuapa, Sankuru, Sud-Kivu, Nord-Kivu et Sud-Ubangi. Ces cinq provinces concentrent à elles seules la majorité des cas notifiés.  Par exemple, lors de la 22ème semaine, ces provinces ont rassemblé 67% des cas à l’échelle nationale. La situation est d’autant plus alarmante que les régions affectées abritent un grand nombre de populations déplacées, déjà exposées à d’autres dangers sanitaires.

Une réponse internationale : 4,3 millions USD mobilisés

Face à cette urgence sanitaire, un partenariat stratégique a été établi entre le Gouvernement du Japon, l’UNICEF et les autorités congolaises. Avec un budget de 4,3 millions de dollars pour appuyer les efforts de réponse. Le projet s’étalera sur 18 mois, avec un accent particulier sur les enfants et les femmes.

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Ce projet poursuit plusieurs objectifs. Parmi eux, on note la réduction de la morbidité et de la mortalité via une prise en charge ciblée des enfants de moins de 15 ans. Il y a également le renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections, notamment en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement (WASH). N’omettant pas l’accès à des services essentiels pour les communautés vulnérables sur le plan humanitaire, ainsi que le soutien psychosocial et la protection de l’enfance dans les régions touchées.

Impact prévu du projet

Le programme prévoit notamment plusieurs volets. Par exemple, le programme envisage de vacciner jusqu’à 250 000 individus.  De plus, 2 000 personnes vont bénéficier de soins médicaux, et 3 715 enfants recevront un appui nutritionnel. De plus, plus de 22 000 personnes touchées par des interventions de santé publique et de protection. Indirectement, près de 5,8 millions de personnes, dont une majorité d’enfants, devraient bénéficier de cette initiative.

Une menace régionale sous-estimée ?

La prévalence élevée du Mpox en RDC soulève également des inquiétudes sur le risque de propagation transfrontalière.  D’autant plus que certains pays voisins ne disposent pas de systèmes de surveillance épidémiologique robustes. En septembre 2024, par exemple, la RDC a regorgé de 95 % de cas de MPOX en Afrique.

Pour L’OMS, le manque de sensibilisation, de diagnostics précoces et de données actualisées pourrait aggraver la situation à court terme. D’où l’importance d’informer les communautés sur le danger de cette maladie.