COMILU : la grève des travailleurs violemment réprimée à Luisha

COMILU : la grève des travailleurs violemment réprimée à Luisha

Depuis lundi 11 juillet, les travailleurs de la Compagnie minière de Luisha (COMILU) sont en grève pour réclamer de meilleures conditions salariales et sociales. Mais leur mouvement, entamé malgré une tentative de médiation de la direction, fait face à une répression de plus en plus sévère.

Selon plusieurs témoignages, les forces de l’ordre sont intervenues avec brutalité dès le premier jour. « Hier déjà, il y a eu des tirs à balles réelles. Actuellement, la répression est très sévère et l’on note plusieurs blessés », déplore Philippe Salumu, chef d’antenne adjoint de la Ligue nationale paysanne des droits de l’homme à Luisha. Ce matin, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, un agent affirme avoir été blessé à l’œil. Aucun bilan officiel n’a cependant encore été établi.

Un mémo qui cristallise la colère des travailleurs de COMILU  en grève

À l’origine de cette grève, un mémorandum déposé lundi par les travailleurs. Ils y exigent l’application du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), estimant que leur rémunération actuelle est largement insuffisante. « Aucun employé n’atteint 500 USD », affirme Samy Numbi, empde COMILU.

Les contestataires dénoncent également la faiblesse de certaines primes et allocations. Samy Numbi prend sa propre fiche de paie comme exemple : « Les allocations familiales pour chaque enfant s’élèvent à 200 CDF, le logement à 36 000 CDF et le transport n’atteint pas 10 000 CDF ».

En plus de la revalorisation salariale, ils demandent l’application de la convention collective, une classification claire des travailleurs, le droit à un syndicat reconnu, et la révision à la hausse de plusieurs avantages comme l’indemnité de nuit, l’allocation familiale, le logement, l’allocation d’ancienneté et la prime de rendement. Autre exigence : un calcul exact et conforme du décompte final lors de la rupture de contrat.

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Une inquiétude croissante des ONG

Malgré la répression, les grévistes restent déterminés. « Nous ne reprendrons le travail que lorsque des engagements concrets seront pris », martèle Samy Numbi.

La situation alarme la société civile. L’association Tayari a appelé, dans un communiqué, à mettre fin aux violences dirigées contre les manifestants et à privilégier le dialogue.

Pour l’heure, la direction de COMILU ne s’est pas exprimée publiquement sur la crise. Mais sur le terrain, la tension reste vive à Luisha. Les travailleurs de COMILU en grève ont peur des  violences même si des ong tirent la sonnette d’alarme.