RDC : le PIB passe de 6,5 % à 4,8 % en 2025

RDC : le PIB passe de 6,5 % à 4,8 % en 2025

La République démocratique du Congo (RDC) a affiché l’une des croissances les plus fortes du continent africain en 2024. Toutefois, cet élan économique est en péril. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale (« Réévaluer les incitations fiscales : le rendez-vous manqué des promesses de croissance et d’équité »), la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la RDC  devrait passer de 6,5 % en 2024 à 4,8 % en 2025.

Selon la Banque mondiale, ce ralentissement s’explique principalement par l’aggravation de l’insécurité dans l’est du pays. Cela est également attribué à la réduction prévue de la production minière.

Le PIB en RDC a-t-il chuté en raison de l’insécurité ?

Le secteur minier, qui représente plus de 80 % des exportations congolaises, reste la principale locomotive de la croissance. Cependant, les tensions en matière de sécurité entravent les chaînes d’approvisionnement, compliquent les opérations et ralentissent certains investissements. La Banque mondiale avertit : « Plus l’insécurité persiste, plus la croissance devient vulnérable aux chocs externes. »

Malgré cette prévision pessimiste pour 2025, la Banque mondiale reste prudemment optimiste. Si la situation sécuritaire s’améliore et si les investissements dans les infrastructures se poursuivent, la croissance pourrait remonter à 5,3 % en 2027.

Toutefois, Jean Bosco Kaomba, responsable des travaux pratiques à l’université de Lubumbashi au sein de la faculté des sciences économiques et expert en économie, estime que cette manière de calculer le PIB est biaisée. « Parce qu’à partir du moment où la partie de l’Est n’est plus opérationnelle, on limite les calculs à la partie restante », explique t-il.

Pour lui, l’origine de la diminution du PIB se trouve ailleurs. « Les finances publiques sont mal gérées, et cette mauvaise gestion se caractérise par le détournement des fonds publics, l’évasion fiscale, la fraude fiscale », dit-il. Jean Bosco Kaomba explique également qu’effectivement la production apparaît dans le produit intérieur brut. Toutefois,  l’augmentation significative du PIB est aussi fonction de la dynamique de l’activité économique« , explique-t-il encore.

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Conséquences sur l’emploi et la pauvreté

La baisse du rythme de croissance économique risque de limiter la création d’emplois, déjà insuffisante. Or, la RDC devrait créer 2 à 4 millions d’emplois par an pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et réduire la pauvreté, qui touche encore 72,9 % de la population.

Pour relancer l’économie en RDC, le pays doit mettre en place plusieurs mesures, estime la Banque mondiale. C’est, par exemple, rétablir la sécurité dans les zones minières et agricoles. Ensuite, diversifier l’économie au-delà du secteur extractif. De plus, améliorer le climat des affaires pour attirer des investissements hors mines. En outre,  le pays doit renforcer la résilience face aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières.

« L’insécurité est aujourd’hui l’un des principaux freins à une croisance inclusive en RDC. La réduire est indispensable pour transformer la richesse minière en prospérité partagée », souligne la Banque mondiale.