RDC : les classes surpeuplées dans les écoles, quel impact ?

En République démocratique du Congo, les écoles publiques, voire privées, accueillent entre 50 et 90 élèves chaque année pour une classe. Ce nombre est considéré supérieur aux normes de l’UNESCO. Car, ces effectifs ne garantissent pas la qualité de l’éducation. Cependant, en RDC, les enseignants sont appelés à s’adapter afin d’aider chaque apprenant en fonction de son niveau d’application.
Avec l’application effective de la mesure de la gratuité de l’enseignement, plusieurs écoles publiques font face à un surpeuplement de classes au primaire. Selon la Banque mondiale, en 2023 plus de 3 millions d’enfants ont rejoint l’école.
Ce surpeuplement nuit à l’encadrement des enfants, comme en témoigne cette enseignante. « Il faut beaucoup d’efforts pour pouvoir maintenir la discipline. Aussi pour un suivi permanent pour chaque élève au cours d’une leçon« , explique Safi Parnelly, une enseignante dans une école publique au quartier Kilobelobe, « il est difficile d’assurer un suivi personnel de chaque élève. Elle ajoute également que quand il fait chaud les conditions se détériorent, certains enfants s’évanouissent.
Certains parents pensent également que l’effectif élevé dans les salles de classe a un impact négatif sur la formation des enfants. « Nous payons des frais scolaires pour la formation des enfants à l’école. Nous sommes encore obligés de payer les répétiteurs à la maison pour une bonne compréhension parce que la classe est pleine et l’enseignant ne connait pas le niveau exact de l’élève », déclare Pierre Kabeya, parent d’un élève rencontré lors de l’inscription. Ce parent indique en outre que l’État, qui veut tout enfant à l’école, doit veiller aux bonnes conditions d’études.
Lire aussi : EPST : manque d’équipements au sein des écoles publiques des territoires
S’adapter afin d’offrir un enseignement de qualité
Par ailleurs, les enseignants doivent s’adapter malgré ce surpeuplement. Léon Lukanku est enseignant au collège Imara. Pour lui, il est nécessaire de trouver des stratégies pour fournir un enseignement de qualité. Mais aussi trouver une méthodologie pour aider les élèves à assimiler malgré le nombre élevé. « Quand j’avais commencé l’enseignement, une classe ne devait pas dépasser 45 élèves. Actuellement il y a plus de 55, ce n’est pas facile mais il faut s’adapter mais aussi avoir de la volonté. Il faut organiser ses leçons parfois par groupe pour un bon suivi et des cours supplémentaires », indique-t-il.
Toutefois, ces efforts restent minimes pour certains. Certains interrogés pensent que les choses doivent changer. Par exemple, la mise en place d’une loi-cadre de l’enseignement national fixant les effectifs par salle de classe résoudra certainement ce problème. Selon la norme du ministère de l’Éducation nationale, l’effectif idéal est de 30 élèves à partir de la 5ᵉ année primaire. En revanche, l‘UNESCO recommande au maximum un petit effectif par classe afin de garantir un enseignement de qualité.