Lubumbashi: décès d’un détenu au cachot de la police

Un homme a perdu la vie à Lubumbashi ce dimanche 24 août alors qu’il était retenu dans le cachot de la police du Groupe de Recherche et d’Investigations (GRI), ancien BSRS. Un dossier a été immédiatement ouvert ce lundi au parquet de Lubumbashi pour élucider cette affaire. Toutefois, cela a relancé les préoccupations concernant les conditions carcérales et les atteintes aux droits de l’homme dans les prisons de la ville.
Selon un communiqué du Centre international pour la promotion du développement et des droits de l’homme (CEIPDHO), le détenu a été identifié sous le nom de Jonathan Kabila. Son corps aurait été transféré à la morgue de l’hôpital de référence Jason Sendwe.
Une source au Parquet près le tribunal des Grandes Instances indique que Jonathan Kabila était détenu dans ce cachot de la police pour extorsion. Cette source suggère également qu’il aurait séjourné six jours dans ce cachot et qu’il aurait été soumis à des sévices. Cependant, une garde à vue en police dure normalement 48 heures.
Réaction des autorités judiciaires
Le procureur de la République n’a pas tardé à réagir. Des magistrats sont descendus sur le lieu ce lundi 25 aout. Tous les détenus ont été transférés immédiatement vers le cachot du parquet pour suivi judiciaire.
Ce même lundi, le procureur de la République a délivré un mandat de perquisition pour le domicile de l’OPJ instructeur. Il a aussi émis un mandat d’amener contre ce dernier. L’OPJ instructeur serait en fuite selon plusieurs sources du Parquet, en raison de l’ouverture d’une enquête par le procureur de la République.
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Une mort qui relance le débat
Ce décès a suscité des réactions. C’est le cas de la CEIPEDHO. Pour cette ONG, cette tragédie illustre l’ampleur du phénomène de détention irrégulière dans les structures policières. Elle met aussi en lumière les violations des droits humains et des normes nationales et internationales en matière de détention.
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Ainsi, l’organisation appelle à l’institution d’une commission mixte afin d’enquêter sur les conditions de détention. Elle demande également des sanctions à l’endroit des officiers de police judiciaire (OPJ) qui violent les droits des détenus. La CEIPEDHO exhorte aussi la population civile à signaler les abus lors des détentions.
Pour les défenseurs des droits humains, ce décès est révélateur des dérives persistantes dans la gestion des lieux de privation de liberté en RDC. Cependant, la Constitution et les conventions internationales ratifiées par le pays garantissent la dignité et la protection des personnes privées de liberté. La réalité sur le terrain montre un écart préoccupant entre les textes et leur application.