Lubumbashi-Masangoshi: 0% des ménages connectés à la Regideso

Lubumbashi-Masangoshi: 0% des ménages connectés à la Regideso

Dans plusieurs quartiers de Lubumbashi dans le Haut-Katanga, l’accès à l’eau de la Regideso demeure un grand défi. Dans le quartier Masangoshi dans la commune de la Ruashi, sur 30 ménages sondés, aucun n’a accès à l’eau de la Regideso. Tous recourent à l’eau des puits forés dans le quartier. 

Sur la rue 6 du quartier Masangoshi, plusieurs dizaines de personnes font la queue devant une maison qui distribue l’eau de forage. Des bidons jaunes et des seaux en mains, chacun attend son tour pour s’approvisionner en eau. Marie Tshimanga, une ménagère, vit à environ 1km de ce puits de forage. Il est 09 h et pourtant elle n’a toujours pas puisé de l’eau.

« Je me lève à 5 h du matin pour trouver où me procurer de l’eau. Il arrive parfois que le forage près de mon domicile, ne fonctionne pas à cause d’un manque d’électricité. Et lorsqu’il y a plein de monde, il faut alors arriver très tôt », indique-t-elle.

Aucun accès à l’eau de la Regideso Lubumbashi

Dans ce quartier périphérique de la commune de la Ruashi, la Regideso est inexistante. 100 % des foyers utilisent l’eau provenant des puits de forage. En outre, ces puits sont la propriété de particuliers. Par conséquent, l’eau n’est pas distribuée gratuitement.

Pierre, propriétaire d’un puits de forage, indique qu’il vend de l’eau à cause de dépenses liées à l’entretien et au fonctionnement du puits. « Ici il n’y a pas d’électricité. Donc, pour pomper de l’eau, j’utilise un générateur électrique. Et pour cela, je dois acheter du carburant », dit il.

Le coût de l’eau pour un bidon de 20 litres est établi à 125 Fc. Il faut ajouter à cela les frais de transport par vélo qui sont de 100 FC par bidon. Un ménage du quartier Masangoshi dépense ainsi pour l’eau près de 16 $ par mois. Ce qui est de loin supérieur au tarif mensuel de la Regideso dans la commune de Kamalondo par exemple.  « Nous vivons comme si l’État nous avait abandonnés, c’est vraiment triste« , déplore Jolie, une habitante du quartier. Pour d’autres, « l’accès à l’eau n’est pas une faveur accordée par les autorités mais une obligation légale. »

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L’accès à l’eau,un droit garanti mais bafoué ?

Cette situation de Masangoshi, vient relancer le débat sur la violation des différents droits fondamentaux en RDC. C’est notamment l’accès à l’eau qui est un droit garanti par la Constitution de la République. Ben Muyumba, avocat au barreau du Haut Katanga indique par ailleurs que la loi relative à l’eau favorise l’implication du secteur privé dans la gestion publique de l’eau. Selon l’article 63 par exemple, les privés ont aussi la possibilité de créer le site de captage d’eau et de la distribuer. 

Selon l’UNICIEF, la RDC possède plus de 50 % des réserves en eau du continent africain. Malgrée ces potentialités, 33 millions de personnes en milieu rural n’ont pas accès à l’eau de qualité. Seulement 56% de la population ont un accès à un point d’eau amélioré sur le territoire national. Le manque des infrastructures constitue un frein à l’accès à l’eau, indique l’UNICEF.