Lubumbashi: l’allaitement maternel exclusif, important pour le bébé

L’allaitement maternel est une pratique essentielle pour le développement harmonieux de l’enfant. Riche en nutriments indispensables, le lait maternel renforce le système immunitaire du nouveau-né en le protégeant contre certaines maladies, notamment la malnutrition. Pourtant, actuellement dans le monde, moins de la moitié des nourrissons de moins de 6 mois sont exclusivement allaités au sein, indique l’OMS.
A Lubumbashi, parmi les femmes qui pratiquent l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois du bébé figurent les ménagères. Marie Masamuna, une maman de 5 enfants, soutient que le lait maternel n’est pas seulement un simple repas. Pour elle, c’est aussi un moment de partage affectif avec son enfant. » Ce n’est pas pour rien que l’on nous demande de regarder son enfant dans les yeux quand il tête. C’est justement pour lui transmettre toute notre attention ou notre amour. Ce moment renforce ainsi le lien entre l’enfant et la mère. » Cette dame précise en outre que grâce à l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, ses bébés tombent rarement malades.
Malgré tous les mérites accordés au lait maternel, certaines mères ne partagent pas cet avis. Elles pensent que le lait maternel seul ne suffit pas. « Les médecins disent souvent ça. Cependant, il arrive parfois que l’enfant pleure beaucoup et même s’il tète au sein, il ne se calme pas. À mon avis, cela signifie qu’il a faim. Il faut ainsi associer de la bouillie même deux fois par jour » indique Lydia Kasongo, âgée de 28 ans et mère de 2 enfants.
Malgré tout, le personnel médical ne cesse de rappeler l’importance de l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois du bébé. Le weekend dernier, Joseph Sambi, ministre provinciale de la Santé dans le Haut Katanga, a encore sensibilisé les mamans sur les bienfaits de l’allaitement maternel. « Il est important d’allaiter le nourrisson au sein afin de lutter contre la malnutrition », déclare-t-il.
La reprise précoce du travail des femmes professionnelles est-elle un frein ?
Certaines mères souhaiteraient respecter l’allaitement exclusif durant les 6 mois mais les obligations professionnelles ne le permettent pas. La plupart des femmes travailleuses passent des journées presque entières sur le lieu de travail.
Jeanne Kyungu, une femme travailleuse et mère de 4 filles, déclare qu’il est impossible de respecter cette norme. « J’ai une fille de 4 mois, je quitte tôt la maison et elle est obligée de prendre du lait au biberon pendant mon absence« , explique-t-elle. Elle indique néanmoins qu’avec ses deux premières filles, elle avait respecté l’allaitement exclusif car elle était permanente à la maison.
Pendant ce temps, l’article 132 du Code du travail dispose qu’une femme qui allaite son enfant, a droit à une heure par jour pour l’allaitement. Mais la question se pose sur l’efficacité de cette disposition par rapport aux besoins du nourrisson.
L’allaitement bénéfique pour la mère et l’enfant
Aucun autre aliment ne peut en effet remplacer les bienfaits du lait maternel, soutient le programme national de nutrition. C’est un produit naturel et économique. Il permet à la mère de limiter ses dépenses en évitant les produits couteux pour le nourrisson. En outre, l’allaitement réduit le risque d’hémorragie après l’accouchement et le risque de cancer des ovaires », précise Damien Sabuni, chef de la communication du programme national de nutrition.
Selon le programme national de nutrition ,le taux d’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois se situe à 59 % en RDC. Ces chiffres se justifient par les multiples campagnes de sensibilisation organisées chaque année .
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