RDC : les mines à proximité des habitations tuent à petit feu
Une bonne partie de la région de la province de l’ex-Katanga vit grâce à l’exploitation minière. Dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba par exemple, certaines entreprises minières sont aujourd’hui installées à proximité des quartiers résidentiels. Ce qui expose les communautés riveraines aux impacts négatifs de l’exploitation des minerais. Les organisations qui œuvrent dans le secteur minier et environnemental dénoncent le non-respect de la loi par ces sociétés minières.
L’Observatoire congolais de l’environnement, OCE, épingle trois sociétés minières implantées dans la ville de Lubumbashi. Il s’agit de Ruashi mining, Chemaf et STL. En effet, les mines ainsi que les usines de ces entreprises sont dans un périmètre très proche des habitations. Dans certains cas, des résidences se retrouvent à près de 500 mètres des concessions minières.
Ainsi, au cours de la matinée d’échange des acteurs de la société civile ce jeudi à Lubumbashi, Martin Mpinda, secrétaire général de l’OCE, fustige le non-respect de la loi en la matière. Il estime qu’il est inadmissible qu’une mine soit installée dans les milieux résidentiels. « Selon la loi, une mine ne peut pas s’installer à une distance de moins d’un kilomètre du milieu résidentiel. » En effet, l’article 279 du code minier définit les distances entre les mines, les habitations et même avec certaines infrastructures et terres non habitées.
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En outre, Martin Mpinda avoue que le respect de la distance entre une mine et le milieu résidentiel est important. « Installer une mine loin de la communauté, est aussi un moyen de réduire les impacts négatifs dans les communautés.» Celui-ci déplore le manque de données fiables permettant aux acteurs de la société civile et même au gouvernement congolais de faire le suivi rigoureux de l’air, de l’eau, du sol de manière régulière.
Les mines,une malédiction ?
L’exploitation minière reste le secteur clé pour l’économie de la RDC. Toutefois, ‘extraction des minerais ne se fait pas sans conséquences. Elle affecte l’environnement proche de la mine. Ce qui a comme conséquence notamment des maladies au sein des communautés impactées par cette exploitation minière. Et certaines maladies dues à l’exposition minière ne sont découvertes que très tard et exposent ainsi à la mort.
Frédéric Malu membre du réseau sud-congo indique que l’exploitation minière tue à petit feu les membres de la communauté. « Les mines nous font nourrir de l’espoir. Mais elles nous amènent la mort parfois sans que nous nous en rendions compte.»
Cet acteur appelle l’État congolais à travers ses services techniques à prendre ses responsabilités au sérieux afin de sécuriser la population face aux impacts miniers et environnementaux.»
Il faut noter que cette activité a été organisée par l’Association africaine de défense des droits de l’homme, en sigle ASADHO, à travers le réseau SUD-CONGO.
