Lubumbashi : Assainir sans assainir

Lubumbashi : Assainir sans assainir

À Lubumbashi, la gestion de la boue et autres déchets tirés des canalisations demeure un casse-tête. Ainsi, le constat révèle que ces déchets traînent 3 à 4 jours, voire plus, avant d’être évacués. Souvent, le service urbain d’hygiène et assainissement est remis en cause. Cette manière d’assainir la ville de Lubumbashi inquiète les riverains qui fustigent la léthargie enregistrée lors de l’évacuation de ce type de déchets.

En effet, depuis quelques années, on observe une pratique moins conventionnelle lors du curage des tranchées à Lubumbashi. D’après le constat fait sur les grandes artères de cette ville, la boue et autres déchets tirés de tranchées sont souvent évacués après 3 à 4 jours ou plus.

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Par exemple, sur l’ex-chaussée de Kasenga, la boue tirée de la canalisation depuis le jeudi 4 septembre jusqu’à ce mercredi 10 reste encore visible. À cet effet, plusieurs tas de la boue déjà séchée mélangée aux autres déchets décorent une bonne partie de la chaussée.

Depuis l’arrêt de bus Texaco vers la Ruashi, on aperçoit ces déchets en grande quantité.  À certains endroits, ces déchets sont entassés devant les portes des alimentations. Il y en a d’autres qui sont entassés devant les portes de salons de coiffure, de blanchisseries et de cabines de vente des crédits téléphoniques. Au croisement de la chaussée et victime de la rébellion au quartier Bel-Air, la route est même rétrécie. C’est suite à un tas de déchets qui y a élu domicile. Cette même chose est aussi vécue sur le boulevard Katuba au niveau de l’arrêt de bus 5 Paillotes, pour ne citer que ces cas.

Assainir : la mairie de Lubumbashi s’explique

De son côté, Albert Kolo, coordonnateur urbain d’assainissement, évoque des questions techniques pour répondre à cette obligation. « L’évacuation de ces déchets ne se fait pas le même jour. » En outre, il indique que « pour évacuer la boue, il faut du temps afin que ça puisse sécher. »
Celui-ci évoque aussi le manque d’espace sur la chaussée pour créer des silos de transit. Une autre source proche de l’hôtel de ville évoque le manque de moyens logistiques pour évacuer ces déchets à temps.

Des inquiétudes

Certains riverains estiment que la léthargie dans l’évacuation des déchets met en danger leurs vies. C’est le cas de David Kalonji. Celui-ci dénonce la violation de l’article 53 de la Constitution. Cet article consacre le droit à un environnement sain. « Nous avons un service d’assainissement non disponible et moins professionnel. »

Un motocycliste trouvé sur le croisement de la chaussée de Kasenga et de l’avenue de la Rébellion exprime son inquiétude. « Au-delà des maladies de mains sales que ces déchets peuvent créer, il y a aussi la beauté de la chaussée qui est ternie. »

En fait, assainir la ville de Lubumbashi de cette manière ne peut pas garantir un assainissement. Car les déchets évacués retournent dans les caniveaux. C’est en fait un perpétuel recommencement.