Lubumbashi : les agences européennes explorent le corridor de Lobito 

Lubumbashi : les agences européennes explorent le corridor de Lobito 

Une délégation européenne conduite par Enabel (Belgique) et Sida (Suède), coprésidentes du Practitioners’ Network (PN) pour la coopération internationale, a animé un point de presse ce mercredi à Lubumbashi. Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une visite exploratoire sur le corridor de Lobito, menée du 10 au 13 septembre en République démocratique du Congo et en Zambie. Ces agences européennes ont indiqué qu’il y a des défis à relever pour sa matérialisation. 

Le corridor de Lobito est un projet stratégique. Ce projet vise à relier le port angolais de Lobito aux zones riches en minerais de la RDC et de la Zambie par une voie ferroviaire réhabilitée. Plus qu’un projet d’infrastructure, il ambitionne de dynamiser le commerce régional, de stimuler la croissance verte, de connecter les zones agricoles enclavées et d’offrir une voie d’exportation durable pour des minerais critiques comme le cuivre et le cobalt.

Cependant, pour le réaliser, certains préalables doivent être mis en place. « Le premier défi, c’est de déterminer les endroits où l’Europe peut avoir une valeur ajoutée. Donc il y a la volonté politique qui doit être là, une certaine stabilité, une certaine prévisibilité pour attirer les investissements », a dit Jean Van Wetter, directeur général d’Ebabel. Et d’ajouter : « Nous avons entendu le problème d’accès à l’énergie, qui est un élément important. Nous notons aussi le problème de rénovation des voies de chemin de fer. De plus, il y a également le problème de gouvernance. »

Le corridor de Lobito doit créer de la valeur ajoutée

La délégation européenne est formelle. Les communautés locales doivent aussi bénéficier du corridor de Lobito. « Que ce projet ne serve qu’à transporter des marchandises minières pour ensuite être exportées. Il faut créer de la valeur ajoutée dans le pays. Et donc il faut qu’il y ait de l’industrie locale, il faut qu’il y ait de la main-d’œuvre locale, a encore expliqué le directeur d’Enabel, qui a animé cette conférence avec Jacob Granit, directeur général de SIDA, l’agence suédoise de développement.

Pour ces deux délégués, le projet du corridor de Lobito doit permettre aux PME locales d’accéder aux différents marchés qui seront créés. En outre, pour que le projet ne lèse pas les riverains, cette délégation a aussi insisté sur la nécessité d’une étude d’impact environnementale.

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Une mission aux dimensions économiques et sociales

À Lubumbashi, la délégation composée de représentants de la Belgique, de l’Italie, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Suède, de la France, du Portugal et du Royaume-Uni a annoncé avoir visité certaines entreprises minières, ainsi que le centre de ressources local. Elle a également échangé avec divers acteurs. C’est notamment les autorités ferroviaires congolaises, des acteurs du secteur privé et de la société civile sur la réhabilitation de la ligne Dilolo-Kolwezi et ses retombées attendues pour les communautés locales.

Une approche coordonnée « Team Europe »

Les discussions ont mis en avant la nécessité de renforcer la gouvernance, de créer un environnement propice aux investissements et de miser sur la formation professionnelle. Ceci dans le but de garantir l’impact durable du projet.
« Le corridor de Lobito ne doit pas seulement être une voie de transport, mais un moteur de développement économique inclusif et respectueux de l’environnement », a déclaré la délégation.

Les résultats de cette mission alimenteront le Global Gateway Forum prévu à Bruxelles en octobre 2025. Carc’est ici que l’Europe entend définir une vision commune pour soutenir ce corridor stratégique.