Lubumbashi : Des vendeuses ambulantes qui trompent leurs clients

Lubumbashi : Des vendeuses ambulantes qui trompent leurs clients

A Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, certaines vendeuses ambulantes sont pointées du doigt accusateur. Ces dernières affichent souvent des faux prix devant leurs marchandises. De nombreux témoignages soutiennent que ces femmes trompent leurs clients. Ainsi, plusieurs personnes affirment avoir été dupées par cette supercherie.

Ce lundi 15 septembre, trois femmes en direction du foyer Katuba se plaignent dans le taxi-bus. L’une d’elles, âgée d’une quarantaine d’années, se rappelle d’un incident malheureux qu’elle a vécu aux alentours du marché Mzée à Lubumbashi. En effet, au sortir du marché, une vendeuse expose des tas de tomates sur l’avenue Lumumba non loin du marché. Le prix affiché sur un morceau de carton est abordable et la femme décide de s’en procurer. Et c’est là que la situation tourne au vinaigre, raconte-t-elle.

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« Lorsque j’ai donné l’argent à la vendeuse, elle m’a donné très peu de tomates, contrairement à ce qu’elle avait étalé. J’ai refusé de les prendre et exigé à la vendeuse de restituer mon argent. »

Une triste réalité

Cependant, les deux parties ne se sont pas mises d’accord. « Quand j’ai exigé mon argent, la vendeuse m’a dit que ce n’était pas possible de retourner l’argent » dit-elle. Il s’en est suivi une vive discussion. « Et pour conclure cette longue conversation, ma copine m’a donné une portion de l’argent et a récupéré quelques tomates« , conclut-elle.

Une autre femme qui a vécu la même expérience auprès des marchands à la sauvette renchérit. « J‘ai été trompée par une marchande de jupes. Attirée par des jupes étalées à 5000 FC par pièce, j’en ai choisi 5 », raconte cette seconde femme. Et elle ajoute : «Avec étonnement, la vendeuse m’informa que les 25 000 FC étaient uniquement pour une jupe. Puisque je n’étais pas d’accord, j’ai demandé le remboursement. La vendeuse a décliné de me faire un remboursement. Enfin, j’ai décidé d’abandonner . Je lui ai laissé et l’argent et la jupe. »

D’autres témoignages indiquent que cette pratique de supercherie dure depuis environ 2 ans.

La société civile tire la sonnette d’alarme.

Dans son récent bulletin d’information, le team leader de la gouvernance sécuritaire et paix du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga dénonce cette tromperie. Il appelle les Lushois à la vigilance. « À certains endroits de la ville, un article peut vous être proposé à 3000 FC. Dès que vous donnez cette somme, la vendeuse vous exige d’ajouter 2000 FC », indique Bertin Tshoz. Il affirme que, fréquemment, le débat dégénère en altercation entre les deux parties.

L’acteur de la société civile invite par ailleurs les Lushois à éviter certains endroits de la ville où ces marchands exposent leurs articles. C’est notamment les avenues Mobutu, Kasai prolongée, Moero coin Lomami ainsi que le tronçon compris entre l’avenue Sendwe et le camp Major Vangu.

Que dit la loi ?

Cette pratique de tromperie viole la loi en matière de vente. En effet, le Code civil congolais, livre lll définit la vente comme un contrat par lequel l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer. L’article 1583 stipule: « La vente est parfaite lorsque les parties se mettent d’accord sur le prix et l’objet à vendre. »

Alain Bayongwa, avocat au barreau de Lubumbashi, indique que si le vendeur change le prix après la convention, il commet une bavure et viole la convention. Cet avocat évoque aussi l’article 8 du Code civil congolais, livre lll qui porte sur le contrat car la vente est un contrat entre deux parties. L’article précise que la vente a lieu suite à un accord mutuel entre les deux parties concernant un bien. Maitre Alain Bayongwa souligne que si ces conditions ne sont pas respectées, le contrat de vente devient nul.