Lubumbashi: resistance aux vaccins, les relais communautaires face au défi

Lubumbashi: resistance aux vaccins, les relais communautaires face au défi

Dans certains quartiers populaires de Lubumbashi, la résistance aux vaccins demeure. C’est le cas du quartier Njanja dans la commune Kamalondo ou encore du quartier Tabacongo dans la commune Annexe. Certains parents refusent strictement de faire vacciner leurs enfants à cause de la religion, des effets secondaires. Parfois la désinformation intensifie la résistance. Malgré ces refus, les relais communautaires ne baissent pas la garde et continuent les sensibilisations afin de vaincre les résistances.

En effet, plusieurs parents refusent à ce jour de faire vacciner leurs enfants. C’est le cas de cette femme, d’une vingtaine d’années, mère de deux enfants. Mon fils de deux mois avait eu des rougeurs et des chutes de cheveux juste après avoir reçu le vaccin contre la polio. Nous étions allés à l’hôpital, mais je ne préfère plus qu’il ait de vaccin régulièrement », dit-elle.

D’autres parents pensent que la vaccination répétitive serait la cause d’infertilité. « Depuis la période de covid 19, nous ne croyons plus aux différents vaccins. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos prouvent que les vaccins ne sont pas faibles », raconte une autre ménagère.

Pour certains, la vaccination est à la base des maladies. Muteba est père de famille, il partage ce point de vue. « Le vaccin engendre des maladies. Mes deux enfants tombent souvent malades juste après la vaccination, j’ai jugé bon d’arrêter de les faire vacciner. »

Pour empêcher la vaccination des enfants, certains parents instruisent déjà les écoles à cet effet.

La proximité de relais communautaire peut vaincre un refus.

À Kamalondo, l’une des communes populaires de Lubumbashi, Itemo Angelique, relais communautaire dans l’aire de santé Serkali, raconte qu’il n’est pas facile de convaincre un parent afin de donner un vaccin oral à son enfant. « Les parents refusent souvent que leur enfant soit vacciné », indique-t-elle.

De son côté, Grace Sifa, un autre relais communautaire de la même zone de santé dans l’aire de santé Kamalondo indique parfois la proximité de relais avec la communauté, ce qui aide à vaincre un refus. « Parfois, quand un nouveau relais passe pour la première fois dans la communauté, les parents refusent. Ils exigent la présence du relais habituel, car ils le jugent fiable et se sentent en sécurité », précise-t-elle.

« Quand les mobilisateurs communautaires expliquent calmement le risque de ne pas être vacciné, certains comprennent, mais ceux qui sont liés à la croyance ne se laissent pas convaincre », déclare Marie Ngindu, une autre relais communautaire.

Les vaccins sont fiables.

 

Par ailleurs, Gaétan Nyembo, médecin et superviseur des équipes de vaccination dans la zone de santé de Kamalondo, précise que beaucoup d’enfants restent non vaccinés dans certains ménages à cause de la méfiance parentale. « Ils sont nombreux à se plaindre de la multiplication de campagnes de vaccination en oubliant que leur refus occasionne l’augmentation de cas », martèle-t-il. Ce personnel médical indique que tous les vaccins sont fiables. Les effets secondaires sont légers et disparaissent après un moment. « Parfois les effets évoqués par les parents sont souvent un justificatif de leur refus. Les effets indésirables arrivent, oui, mais cela dépend d’un enfant à un autre. Et souvent le vaccin réagit quand il trouve une maladie dans l’organisme de l’enfant. Il encourage les parents à faire vacciner les enfants et à éviter les rumeurs des réseaux sociaux.

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Toutefois,l’Unicef l’Unicef affirme que la vaccination est l’un des piliers fondamentaux de la santé publique. Elle permet de sauver la vie de millions d’enfants en les protégeant des maladies comme la poliomyélite, la tuberculose, la typhoïde, et plusieurs autres maladies évitables par la vaccination. Et les relais communautaires se mobilisent à chaque campagne et encouragent les parents à faire vacciner leurs enfants.