Lualaba: ADID alerte sur la pollution à Sandoa

Lualaba: ADID alerte sur la pollution à Sandoa

L’ONG ADID alerte sur une crise environnementale que vit le territoire de Sandoa dans le village Chingwele de la chefferie de Muteba dans la province de Lualaba. Selon cette organisation les activités des sociétés minières Amani et Uzo spécialisées dans l’exploitation de l’or alluvionnaire sont à la base de la pollution du sol et de rivières. Ces activités ont également détruits les terres agricoles de habitants.

Situé à une trentaine de kilomètres de Sandoa, le village de Chingwele voit ses rivières Ruvulej, Mulond ainsi que Lulua être polluées. La disparition de poissons et de certaines espèces endémiques ainsi que l’apparition de maladies hydriques sont signalées dans ce village.  La déforestation, le rasage des champs des habitants et la perte de terres cultivables entrainent une crise alimentaire.

« J’avais plus d’un hectare de maïs, bananes, manioc et autres. Les deux entreprises ont tout rasé sans être indemnisées », déclare un agriculteur de Chingwele. Il précise que ses champs constituaient sa seule source de revenus.

Cet agriculteur n’est pas le seul à se plaindre. En effet les activités de ces entreprises ont un impact économique sur les habitants de ce village. L’ONG indique par exemple que la farine et d’autres nourritures ont vu leurs prix être revus à la hausse. Et certaines sont devenues rares.

Des droits bafoués

Le chef du groupement Chingwele indique par ailleurs qu’au mois d’août 2024 les responsables de ces deux entreprises ont été installés par le chef de la chefferie Muteba et ils n’ont jamais échangé avec lui. « Nous avons vu les champs être détruits sans aucun avertissement. Lorsque nous avons voulu en savoir plus, on nous a répondu que les terres appartenaient à Kinsenge Manganese. Et que les Chinois ont le droit d’y exploiter de l’or. » Et d’ajouter : « Actuellement les poissons ne sont plus dans les rivières, les écosystèmes disparaissent. Les Chinois tuent même les animaux avec leur machine à creuser. Que les autorités viennent voir ce qui se passe et nous remettent dans nos droits », déplore le chef du groupement.

Toutefois l’ONG note que malgré l’interpellation de responsables chinois de l’entreprise Uzo par le ministre provincial des Infrastructures du Lualaba, les deux sociétés continuent leurs activités en toute quiétude.        Le lavage de gravier par l’entreprise Amani dans les rivières cause des dégâts environnementaux considérables dans cette localité.

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Pour Martin Mwamba, acteur de la société civile, il est urgent que les autorités agissent afin d’éviter une catastrophe. « Nous continuons la mobilisation afin de toucher toutes les couches possibles pour aider le village Chingwele dans lequel la violation environnementale est observée. Nous allons inonder les réseaux sociaux pour une forte mobilisation« , indique-t-il.