Lubumbashi: orphelinat Bethleem encore sous le choc

L’orphelinat Bethleem, qui accueille une quarantaine d’enfants orphelins, démunis et abandonnés, vit depuis quelques jours sous le choc après une tentative d’enlèvement de huit enfants.  Cette maison est souvent animée par des rires, cependant, la peur s’y est installée et la prudence est désormais accrue malgré les faibles moyens pour assurer la sécurité des enfants, confie la responsable.

Situé au quartier Hewa Bora, dans la commune de Kampemba, cet orphelinat traverse une période de fortes turbulences. Dès qu’on franchit sa grande barrière bleue, on aperçoit des enfants âgés de deux à seize ans. Dans la cour, les enfants effectuent les travaux manuels. Certains s’attellent au lavage de la vaisselle, d’autres à l’arrosage du jardin, à la lessive et à l’entretien de la cour.

Aucun agent de sécurité n’est visible. La crainte se lit encore sur les visages des enfants. Ils sont encore sous le choc et restent également méfiants à l’égard de visiteurs.  « Nous avons encore un peu peur. Nous ne savons pas s’ils rentreront encore« , balbutie Lydia (le nom a été changé), une fille d’environ 13 ans vêtue d’une jupe et d’un body rouge, balai en main.

Clémence Ngoy, la responsable de cet orphelinat, indique par ailleurs que les enfants sont encore traumatisés. « Comme vous pouvez le voir, la peur est encore présente. Nous n’avons pas de services de sécurité, nous comptons sur la protection divine. » Et de préciser : « Ce quartier où nous habitons connaît aussi une augmentation perpétuelle de l’insécurité.    Nos gardiens n’étaient pas armés et ont choisi de renoncer à leur poste.  La peur demeure car nous ne savons pas si ces gens reviendront pour tenter encore quelque chose », dit-elle.

Retour sur les faits

L’orphelinat a connu des événements étranges dans la nuit du 29 au 30 septembre dernier. Un adolescent d’origine angolaise, d’environ seize ans, qui a logé pendant cinq jours à l’orphelinat a tenté d’enlever 8 enfants. Selon la directrice de l’orphelinat, cet enfant a été placé là-bas grâce aux services sociaux. « Il avait déclaré que sa mère l’avait délaissé à l’aéroport et qu’il avait égaré ses papiers d’identité », raconte-t-elle.

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En effet, vers 2 heures du matin, les responsables ont remarqué un mouvement bizarre. Un véhicule non identifié stationne devant l’orphelinat. Ceux-ci décident de regrouper les enfants dans un même dortoir pour plus de sécurité. Aux alentours de 2 heures du matin, Philippe Mahemba, cet adolescent d’origine angolaise, choisit de s’en aller avec 8 enfants.  Lui et les enfants ont trouvé refuge dans une église située dans le même quartier. C’est le pasteur qui aurait informé le chef du quartier, et ce dernier a ensuite prévenu les services appropriés.    À l’heure actuelle, Philippe Mahemba se trouve détenu à l’Agence nationale des renseignements.

La responsable déplore cette situation qui met en lumière le manque de contrôle des services sociaux avant d’intégrer un enfant dans une maison d’accueil. « Normalement les services sociaux doivent mener des enquêtes minutieuses avant d’orienter un enfant dans un orphelinat pour éviter ce genre de drame. »