AMI 2025: Ces défis qui freinent l’envol de la sous-traitance en RDC
 
					La sous-traitance dans l’industrialisation et la création de la classe moyenne dans les zones minières peinent encore à décoller. Celle-ci est confrontée à de nombreux défis. C’est malgré la présence du cadre légal et réglementaire, organisé avec la mise en place de l’autorité de régulation de la sous-traitance. Parmi les défis qui pèsent sur la sous-traitance, Afrewatch note la politisation du secteur.
En effet, la mise en place de l’Autorité de régulation de la sous-traitance, ARSP en sigle, a redonné l’espoir aux entrepreneurs congolais de trouver des marchés. Ainsi, l’ARSP est passée par l’organisation des campagnes de sensibilisation auprès des entreprises pour qu’elles octroient aux Congolais une part des marchés.
Cette question a fait l’objet d’une session à l’Alternative Mining Indaba. Au cours de cette session, plusieurs défis qui bloquent l’émergence de la sous-traitance sont mis à découvert. Malgré les avancées significatives constatées dans ce secteur, l’accès aux marchés de la sous-traitance demeure un casse-tête.
Toutefois, cette session révèle qu’il existe plus ou moins 10 milliards de dollars américains chaque année dans le secteur minier. « Les entreprises à capitaux congolais arrivent à peine à capter 20 % de ce marché », indique Maître Jean Keba, directeur chargé de plaidoyer au sein de l’ONG Afrewatch. En outre, cet acteur de la société civile précise que les autres parties restantes sont récupérées par les entreprises étrangères.
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Par ailleurs, Maître Keba estime qu’il faut passer de 20 % d’accès aux marchés jusqu’à 50 %.Pour y arriver, ce dernier appelle les entrepreneurs congolais à doubler leurs efforts. C’est notamment améliorer leurs capacités pour se trouver dans ce parc du marché.
La sous-traitance et ses défis à relever
Le secteur de la sous-traitance en RDC fait face à beaucoup de défis. Parmi lesquels, on note la politisation du secteur. Selon Maître Jean Keba, la politisation de la sous-traitance demeure une épine sous le pied des entrepreneurs congolais. « Ce défi gêne l’accès des Congolais à ce marché », a-t-il insisté. Et d’ajouter : « Nous insistons sur la forte influence des hommes politiques. Ils sont omniprésents dans le secteur, qui, de par leur relation avec les entrepreneurs et les entreprises, ont la primeur de ce marché-là. Et cela, même s’ils n’ont pas des entreprises qualifiées », dit-il.
De son côté, Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l’OEARSE, déplore l’absence des banques congolaises pour appuyer ce secteur. « Dans le secteur minier, il y a beaucoup d’entités. Et l’État congolais capte beaucoup de ressources. Mais il n’arrive toujours pas à investir ce fonds de garantie pour ouvrir des banques », dit-il.
D’autres défis
En dehors du défi lié à l’accès au financement, Freddy Kasongo voit également la question des compétences des entrepreneurs. C’est ici pour lui l’occasion de déplorer aussi l’absence de l’État pour améliorer les compétences faute d’une vision claire. Il pointe aussi du doigt accusateur les universités qui ne s’adaptent pas aux réalités actuelles.
Par ailleurs, le directeur chargé de plaidoyer d’Afrewatch bureau de Kinshasa évoque d’autres pesanteurs. C’est notamment le manque de sensibilisation auprès des communautés sur les opportunités qu’offre la loi de la sous-traitance.
Pour booster le secteur de la sous-traitance, Afrewatch recommande la dépolitisation de ce secteur.


 
 
 
