Lubumbashi: CDM accusée de pollution de l’environnement

Au lendemain du débordement des eaux contaminées du bassin de l’entreprise CDM , les habitants du quartier Kasapa exigent des mesures fortes . Pour certains, cette société doit non seulement être sanctionnée  mais aussi, indemniser la communauté. Le gouvernement provincial de son côté, indique qu’il fait le suivi de la situation pour éviter le pire.

Ce mercredi , des traces  du passage des eaux provenant d’un bassin de la société CDM sont encore visibles aux quartiers Kasapa et Kamatete dans la commune Annexe. En effet, on peut encore apercevoir une couche de la boue sur la route principale qui va de l’entreprise vers le quartier Kamatete. A certains endroits, des traces de la boue  d’une couleur blanche sont encore perceptibles. Pour les habitants du quartier Kasapa, la quantité d’eau qui s’est déversée dans la population était contaminée d’acide.

Une dame vivant quartier Kasapa était encore sous le choc ce mercredi et raconte : Cette eau a commencé a couler depuis lundi mais c’était à petite quantité. Elle provenait des installations de CDM. Et lorsqu’ elle a séché, le sol est devenu tout blanc comme si on y a versé de la chaux, dit-elle. Cependant, ce mardi, vers 11 heures nous avons été surpris par la pression d’eau qui a inondé nos maisons et les routes, déclare encore cette dame.

Colère des jeunes contre CDM

Selon les informations recueillies par les autorités provinciales et urbaines, un bassin de retenu d’eaux des usines de l’entreprise CDM a cédé. Ainsi, une importante quantité d’eau a coulé jusque dans les quartiers Kasapa et Kamatete. Pris de colère, un groupe des jeunes du quartier Kasapa a manifesté ce mercredi pour exprimer son désarroi. Ils ont  ensuite brulé des pneus sur la voie publique.

Pour ces jeunes, cet incident n’est pas un acte isolé.  »Depuis des années, disent-ils, la société minière CDM profitent souvent de la saison des pluies pour ouvrit ses vannes. De plus, elle libère dans la communauté une eau qui serait  contaminée d’acide. Mais ces jeunes n’ont pas eu la possibilité de faire entendre leur voix. En effet, des éléments de la police ont été déployé aux alentours de la concession de CDM. Ils ont dispersé les manifestants.

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La province jour au sapeur pompier ?

Du coté du gouvernement provincial, l’on assure que la situation est suivie de près. Après le passage ce mardi du gouverneur de province ad intérim, le ministre provincial de l’environnement s’est également rendu quartier Kasapa  ce mercredi. Lucien Lumano voulait se rassurer des mesures urgentes prises par l’entreprises afin de protéger les vies humaines ainsi que l’environnement.

D’après le ministère de l’environnement, la société a pris quelques actions. CDM a constitué une barrière chimique à base de la chaux à l’intérieure de sa concession. Celle -ci devrait permettre d’atténuer la propagation de l’acide . En outre, le reste des eaux contaminées sorties du bassin défectueux ont  été redirigée vers un ancien bassin.

Cependant, jusque là, aucune action n’a été mené au profit de la communauté impactée par cet incident environnemental. Les canalisations où ont coulé les eaux acides et les maisons inondées ne sont pas décontaminées. Pour l’heure, le ministère provincial de l’environnement indique qu’il faudra avant tout évaluer l’impact environnemental. Ensuite, il procèdera à l’identification des victimes potentielles avant d’envisager  la décontamination. Reste à savoir combien de temps prendra ce processus et si les victimes bénéficieront d’une indemnisation.

Rappelons qu’il y a trois ans, l‘ong Afrewatch avait affirmé que les eaux qui proviennent de CDM polluent l’environnement. C’est le résultat des analyses des échantillons du sol ainsi que de l’eau prélevés dans les quartiers environnant cette société. L’analyse des échantillons de sol prélevés dans les 3 quartiers par les chercheurs de Afrewatch ont démontré des taux très élevés de cuivre, Zinc, Plomb et Nickel. Ils dépassent de loin les valeurs prônées par les recommandations canadiennes pour la qualité d’un bon sol pour les cultures et la construction des quartiers résidentiels, avait conclu cette ONG.