RDC – Éducation: oral d’anglais un défis pour les finalistes
Le ministère de l’Éducation et de la Nouvelle Citoyenneté a annoncé le 4 novembre dernier l’introduction de l’oral d’anglais à l’examen d’État à l’édition 2026. Cette décision rejoint les innovations entreprises au cours de l’année scolaire dernière. C’est notamment la correction des examens par l’assistance de l’intelligence artificielle ainsi que l’obtention d’un diplôme électronique.
En effet, l’inspecteur général à l’Éducation nationale et à la nouvelle citoyenneté a demandé aux professeurs d’anglais de revoir leur méthode d’enseignement. Il recommande aux professeurs d’anglais de mettre un accent particulier sur l’anglais parlé. Pour le ministère, cette décision vise à former des élites capables de contribuer à un développement harmonieux et durable du pays.
Par ailleurs, à Lubumbashi, dans le Haut Katanga, les avis sont partagés dans les écoles. Certains élèves ne se sentent pas prêts à pouvoir affronter le jury. « Nous aimons bien l’anglais car c’est la tendance actuelle. Même pour trouver un travail de nos jours, il faut avoir un bon niveau d’anglais. Mais c’est un peu brusque cette décision », explique Jonas Mbwanga, élève finaliste en section commerciale de gestion au college Imara.
Marthe Mbiya, une élève en 4ᵉ littéraire qu lycée Twendelee, se dit optimiste et recommande un bon encadrement. « Si nous sommes bien préparés par le professeur d’anglais comme on le fait avec le français, je crois que ça va bien se passer », déclare-t-elle.
Revoir le programme et encourager la pratique de l’oral de l’anglais
Toutefois, les responsables des écoles saluent l’initiative tout en appelant à une bonne politique d’accompagnement efficace. À Sakania par exemple, Sergess Banza père, directeur du collège Saint-Joseph, estime que cette réforme est louable. Étant donné que son établissement scolaire se trouve dans une zone frontalière avec un pays anglophone. » L’initiative est bonne. Je pense qu’un temps dédié à la formation des enseignants d’anglais aurait été nécessaire. Ce qui va leur permettre de mieux orienter leurs cours. Et aussi préparer les élèves à cette nouvelle exigence scolaire », dit-il.
John Kapundu, directeur des études à l’IDAP ISP Lubumbashi, propose de réévaluer d’abord le contenu du cours d’anglais pour garantir une préparation plus efficace des étudiants. « Les élèves n’ont pas encore atteint un niveau satisfaisant et ne sont pas assez préparés. » Le programme national d’anglais n’inclut pas réellement de section dédiée à laconversation. Lorsqu’on parle d’oral d’anglais, on fait référence à l’échange verbal(conversation). Il serait donc nécessaire de réviser le contenu du cours. « Il est recommandé d’inciter les établissements scolaires à mettre en place des journées anglophones, afin de donner aux élèves la possibilité de se débrouiller en anglais lors d’examens tels que ceux des préliminaires à l’Exetat », a-t-il déclaré.
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L’inspecteur général a annoncé qu’en 2030, la première dissertation en anglais sera organisée et que le ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté met tout en œuvre pour que les élèves qui terminent leurs études secondaires soient capables de parler correctement l’anglais et le français sans avoir recours aux centres de formation en langues.

