Lubumbashi : ces défis contre l’émergence des femmes artistes

Lubumbashi : ces défis contre l’émergence des femmes artistes

La ville de Lubumbashi accueille du mercredi 12 novembre à ce vendredi 14 novembre le Festival Slam Femina. Au cours de ce festival, le Centre d’art Biasasa relève quelques défis qui empêchent l’émergence de la femme artiste. Parmi lesquels, on note les différents stéréotypes.

Au cours d’une table ronde ce jeudi 13 novembre, une dizaine de femmes artistes slameuses, musiciennes et humoristes relèvent quelques défis auxquels elles font face. Ces femmes artistes de Lubumbashi, de Goma, de Bukavu et du Congo-Brazzaville évoquent les stéréotypes auxquels la femme artiste est confrontée. Ces dernières évoquent pour la plupart, le manque de soutien des parents, la perception jugée erronée de la société envers les artistes, le manque de financement, pour ne citer que ces défis. À cette occasion, Véro Kasongo, opératrice culturelle, invite les femmes artistes à travailler dur.

Par ailleurs, ces artistes relèvent aussi le manque de solidarité entre elles. D’où la motivation de créer un réseau de femmes artistes. Ce réseau leur permet de se souder les coudes et de regarder dans la même direction. Jenny Munyonga Mayi, responsable du centre d’art Biasasa et initiatrice du Festival Slam Femina, reconnaît des talents féminins. Toutefois, dit-elle, ces talents évoluent dans un écosystème qui empêche leur émergence. « Souvent, la femme artiste est considérée comme une femme légère. C’est une mauvaise perception », déplore-t-elle.

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En outre, Jenny MunyongaMayi indique que les femmes artistes ont du mal à accéder au financement. Cette slameuse témoigne avoir voyagé et gagné de l’argent grâce à son métier qui paraît moins important aux yeux de la société. « Certes, ce métier demande une endurance pour gagner la confiance. » Et d’ajouter : « Ceux qui pensent que ce métier est une perte de temps, qu’ils se détrompent. »

Des témoignages

Ces artistes slameuses possèdent chacune d’elles une expérience professionnelle. C’est le cas de Marthe Mugo, actuellement journaliste à la radio Don Bosco émettant à partir de la ville de Lubumbashi. Celle-ci témoigne avoir arrêté le slam suite à la décision de ses parents.

« Depuis mon jeune âge, je suis attirée par l’écriture. C’est grâce à l’écriture que je découvre le slam », raconte-t-elle. Et d’ajouter :ajouter : « Un jour, j’ai été accompagnée par mes parents au spectacle. J’ai prêté.prêté. Après ma présentation, un collègue humoriste est passé aussi. » Marthe Mugo affirme que son collègue est venu improviser des choses sur scène. « En pleine prestation, cet humoriste faisait comme s’il me draguait. Il me touchait aux joues, aux oreilles et à la tête. Malheureusement, ses actes étaient mal perçus par mes parents. »

Ces gestes, pour le moins anodins, ont terni l’image de cet artiste. Depuis lors, elle n’est plus active. « Étant encore sur le toit paternel, je ne peux jamais l’opposer à leur décision. » Malgré cela, Marthe Mugo reste attachée à son métier. « Il m’arrive des fois de prester si je suis invitée à un grand spectacle. Je n’ai donc pas lâché complètement. »

Notons que le Festival Slam Femina se clôture avec un concert musical ce vendredi 14 novembre, au musée de Lubumbashi.