Les naissances prématurées: les causes et les premiers soins
Les naissances prématurées restent aujourd’hui l’une des principales causes de mortalité infantile, surtout dans les pays où l’accès aux soins demeure limité. Chaque année, de nombreuses familles affrontent cette réalité difficile. Les médecins insistent donc sur la compréhension des facteurs de risque, la reconnaissance des signes d’alerte et le renforcement de la prévention. Ces éléments sauvent des vies.
Selon un rapport publié par les agences des Nations unies et leurs partenaires, 13,4 millions de bébés sont nés avant terme en 2020. Près d’un million n’ont pas survécu aux complications liées à la prématurité. Cela représente un bébé sur dix.
L’OMS définit comme prématuré tout enfant né avant 37 semaines. Il existe toutefois plusieurs niveaux. D’abord, la très grande prématurité, avant 28 semaines. Ensuite, la grande prématurité, entre 28 et 32 semaines. Enfin, la prématurité moyenne ou tardive, entre 32 et 37 semaines. Cette classification guide la prise en charge dès la naissance.
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Des causes multiples et souvent évitables
À Lubumbashi, le médecin généraliste Chadrack Matanda distingue trois grandes catégories de causes : celles liées à la mère, celles liées au fœtus et celles liées au mode de vie.
« Les pathologies de la mère influencent directement la grossesse « , explique-t-il. L’hypertension, le diabète ou une malformation de l’utérus augmentent le risque. Une béance du col peut aussi déclencher un travail trop tôt.
Le fœtus joue également un rôle. « Les grossesses gémellaires sollicitent davantage l’utérus. Certaines malformations congénitales peuvent aussi provoquer un accouchement anticipé « , ajoute le médecin.
Enfin, les habitudes de vie contribuent fortement au problème. L’alcool, les drogues, la cigarette et même l’exposition à la fumée entraînent des complications. Les infections urogénitales non traitées représentent un facteur majeur.
Des signes à ne jamais négliger
Pour le médecin, reconnaître les signaux précoces reste crucial. Douleurs au bas-ventre, saignements, démangeaisons vaginales, fièvre… Chaque douleur inhabituelle doit alerter. Une consultation rapide permet parfois d’éviter la naissance prématurée.
La prévention repose sur le suivi de grossesse. » La consultation prénatale détecte les problèmes à temps « , rappelle Dr Matanda. Il conseille aussi d’éviter l’alcool, la cigarette et de traiter les infections rapidement. Une alimentation équilibrée reste essentielle.
Les bébés prématurés affrontent plusieurs risques : détresse respiratoire, hypothermie, hypoglycémie. Leurs organes encore immatures exigent des soins spécialisés et une surveillance continue.
Sendwe : un exemple de prise en charge rapide
En RDC, 382 000 bébés naissent prématurés chaque année. Environ 38 200 enfants meurent de complications. À l’hôpital Sendwe de Lubumbashi, l’équipe pédiatrique suit un protocole strict.
» Dès l’arrivée, nous installons le bébé sur une table chauffante à température précise « , explique Kapongo Mbuyi, médecin stagiaire. Lors des coupures d’électricité, l’équipe utilise du papier aluminium pour conserver la chaleur.
Après cette étape, les soignants procèdent à la pesée, aux mesures anthropométriques et au positionnement sur la courbe de Fenton. L’alimentation se fait par sonde, augmentée progressivement. Les bébés en détresse respiratoire reçoivent immédiatement de l’oxygène.
Grâce à ces gestes simples mais essentiels, plusieurs vies tiennent bon.Les naissances prématurées, une urgence encore trop fréquente.

