RDC: malgré la loi, l’inclusion sociale de PVH demeure faible

RDC: malgré la loi, l’inclusion sociale de PVH demeure faible

« Favoriser des sociétés inclusives pour les personnes vivant avec  handicap afin de stimuler le progrès social ». C’est le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée internationale des personnes vivant avec handicap célébrée chaque 3 décembre. Cependant, malgré la mise en place de l’arrêté de personnes vivant avec handicap, l’inclusion sociale souffre encore de l’effectivité de sa mise en œuvre dans les institutions publiques du pays.

En 2022, la RDC s’est dotée de la loi organique nᵒ 22/003 du 03 mai 2022. Ce cadre juridique vise à garantir l’égalité des droits et des chances, et à promouvoir la pleine participation de ces personnes dans tous les aspects de la vie. La mise en œuvre de l’inclusion sociale de cette catégorie de personnes n’est pas toujours effective. Joseph Kongolo est membre de cette communauté.   Il est en plus coordonnateur provincial de la Commission nationale des droits de l’homme. Lors de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées le 3 décembre 2025, a été déplorée la faible représentation des PVH dans les institutions publiques du pays. Pour lui, l’inclusion sociale des PVH est un échec.

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Et pourtant, au cours de la même année, le gouvernement congolais a, à travers le ministère des Affaires sociales, publié le décret nᵒ 24/22 du 7 mars 2024. Celui-ci porte sur les modalités d’application de la représentation des personnes avec handicap dans les institutions en RDC. La disposition demande à ce que les personnes vivant avec un handicap soient représentées à la hauteur de 5 % dans les institutions publiques et d’au moins 3 % dans les institutions privées.

Inclusion sociale en souffrance

Cependant, Joseph Kongolo a indiqué que le chiffre des PVH dans les institutions publiques est loin de ce que recommande le cadre juridique.  Par exemple dans la province du Haut-Katanga, dit-il, sur 10 ministères, il n’y a qu’un seul ministre vivant avec handicap.  Pour lui, l’inclusion sociale des PVH est un échec. « Les décideurs ne respectent pas ce que dit la loi et les mesures d’accompagnement. En regardant ce qui se passe au gouvernorat du Haut-Katanga, on peut dire qu’il y a de l’inclusion sociale.  Dans la plupart des cas, les PVH sont mises à l’écart.

« Il faut respecter la loi et le pourcentage prévus dans les mesures d’accompagnement. En plus, il faudra que les entreprises acceptent d’embaucher les PVH dans leurs offres d’emploi. De la même manière qu’on favorise les candidatures des femmes, qu’on le fasse aussi pour les PVH », dit-il encore.

Charles Bronson, directeur général du Fonds national d’appui à l’autonomisation et à l’accessibilité des personnes en situation de handicap, pour sa part indique qu’il y a encore du travail à faire sur cette question. « La plupart des tests d’embauche au pays, on ne tient pas compte des PVH. Ce qui est important, c’est que c’est déjà consigné dans une loi. Ça demande juste à ce que les gens soient sensibilisés. C’est le travail qui est en train de faire l’administration« , dit-il.

« De ce côté-là, nous nous battons aussi pour essayer un peu de voir ce que nous pouvons faire en ce qui concerne l’autonomisation et beaucoup plus l’accessibilité. »

Ainsi Joseph Kongolo pense que pour rendre effective l’inclusion sociale des PVH, il faut faire un plaidoyer auprès des décideurs. De plus, il faut également vulgariser la loi et les autres dispositions légales. Le coordonnateur provincial de la CNDH annonce par ailleurs qu’il va saisir les instances judiciaires.