RDC : Des voix se lèvent contre la Corruption dans le secteur minier
En République démocratique du Congo, le secteur extractif contribue à plus de 80% à l’économie nationale. Toutefois, ce secteur est rongé par des pratiques de Corruption.Par conséquent, les recettes tirées du secteur extractif sont moins profitables au développement du pays ( RDC).C’est ce que révèlent les analyses préliminaires du rapport diagnostic dans la chaîne cupro-cobaltifère de la RDC.
En effet, l’exploitation minière demeure l’un des piliers majeurs pour le développement de la RDC. Cependant, le pays peine à se développer notamment à cause de la corruption. L’initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE-RDC), L’agence de lutte contre la Corruption ( APLC) et l’Institut de Gouvernance des Ressources Naturelles ( NRGI) se mettent ensemble afin de décourager ce fléau. Ce rapport préliminaire d’analyses a un caractère impersonnel et ne dévoile pas les noms des entreprises impliquées dans les pratiques de Corruption.
Que faire pour éradiquer ce fléau ?
Pour y arriver, ces parties prenantes mettent à la disposition du public 2 outils importants. Il s’agit premièrement du livret contenant des dispositions légales et des bonnes pratiques relatives aux bénéficiaires effectifs. Ce document est un fruit des analyses multi-acteurs rigoureuses. Il a pour aspiration de rassembler au même endroit les différents instruments légaux existants sur la propriété effective ou bénéficiaires des ressources extractives. Le 2ème instrument, c’est l’outil de diagnostic de la Corruption.« Cet outil s’avère être un scanner contre la maladie de la Corruption dans le secteur minier» a dit Thierry Mbulamoko Coordonnateur de l’APLC. Il précise ensuite que « ce document permet d’identifier et de cartographier les points d’alerte de vulnérabilité de la Corruption dans les zones d’exploitation des ressources extractives.»
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Les initiateurs de ces documents estiment par ailleurs œuvrer pour la transparence.« Désormais, nous rendons l’opacité dans le secteur extractif illégale» renchérit Thierry Mbulamoko. En outre, il lance un message aux corrupteurs. «Nous allons identifier les prédateurs, les poursuivre et les traduire en justice.» De son côté, Freddy Kasongo Secrétaire Exécutif de l’ONG OEARSE, invite le gouvernement congolais à intégrer dans son programme, la lutte contre la Corruption. « Il y a beaucoup d’opportunités dans le secteur minier pour capter des recettes» dit-il. Et d’ajouter « Nous constatons qu’il n’y a pas assez de volonté politique coordonnée pour lutter contre la Corruption efficacement afin que ces ressources profitent à la génération présente et future.»
Quid de la lutte contre la Corruption
Par ailleurs, Moïse Makuta, Directeur Pays de NRGI reste convaincu qu’il faut poursuivre la lutte contre la Corruption. De ce fait, il indique que les analyses préliminaires du diagnostic contre la Corruption principalement dans la filière cupro-cobaltifère révèlent que ce fléau peut être maîtrisé et contenu. Toutefois, il faut des actions concrètes. A savoir, le renforcement et la supervision plus rigoureuse de l’inscription cadastrale. Ce processus implique aussi l’inscription environnementale et financière lors de la phase d’octroi de licence. Il y a aussi la réaffirmation de la préséance de la licence sociale de l’exploitation. En effet, c’est une acceptation continue et implicite des opérations d’une entreprise par les communautés allant au-delà des simples permis légaux. On note également la vulgarisation et l’affichage des mécanismes de signalement de la fraude et de la Corruption, etc.
Un combat rude
Pour bien mener ce combat contre la Corruption, NRGI propose quelques pistes. C’est notamment la numérisation des services publics. Elle suggère également de croiser systématiquement les données déclarées lors de la création d’entreprise et de l’obtention des licences avec les renseignements récoltés à travers le mécanisme de traçabilité de flux financiers, etc.
Il sied de noter que ces deux outils ont été présentés aux différents acteurs lors d’un atelier organisé du 04 au 05 décembre, à Kinshasa. La vulgarisation de ces outils intervient en début de l’année 2026.

