Budget 2026 : faut-il encore confier plus d’argent à FOMIN ?

Budget 2026 : faut-il encore confier plus d’argent à FOMIN ?

Le 11 décembre dernier, l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a adopté le budget pour l’exercice 2026,  Le budget prévu pour le Fonds de génération future (FOMIN) a été revu à la hausse.  Pour l’année 2026, ce  Fonds  prévoit de gérer 105,8 millions de dollars américains. C’est plus que l’année précédente. Environ 10 millions de dollars supplémentaires, selon le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL). Cependant, l’analyse de cette ONG craint quant à la gestion de ce fonds. 

En effet, cette hausse aurait pu être une bonne nouvelle. Elle signifierait une bonne préparation de l’après-mine. Pour CREFDEL, ce n’est pas le cas. Parce que le contexte reste flou. Les prévisions reposent toujours sur une quotité de 8 % de la redevance minière. Cependant, l’article 242 du Code minier prévoit 10 %. Aucune modification de la loi n’est documentée à ce jour. Ainsi, ce taux illégal sert de fondement au budget.

Dans le détail, 93,1 millions USD proviendraient de cette redevance. Les revenus financiers complètent l’enveloppe, à hauteur de 12,7 millions USD. Chaque mois, près de 7,7 millions USD devraient transiter par le FOMIN.  Dans le budget 2026, les dépenses de fonctionnement sont estimées à 22,5 millions USD. Ce montant reste très élevé, surtout pour un fonds dont le décret de création limite strictement l’utilisation des ressources aux missions d’intérêt futur, sauf autorisation expresse du Conseil des ministres. CREFDEL n’a documenté aucune autorisation allant dans ce sens.

Le flou persiste.

Plus surprenant encore, les activités directement liées à la mission du FOMIN ne nécessiteraient que 328 473 USD. Un montant jugé marginal, presque symbolique, face aux recettes annoncées.

Lire aussi: RDC : l’urgence de protéger les fonds du FOMIN de l’abus s’impose

À l’approche de 2026, une interrogation s’impose. Faut-il continuer à renforcer financièrement un fonds dont la gouvernance reste opaque ? Car celui-ci est géré sans clarification du cadre légal.  De plus, selon CREFDEL, aucun contrôle parlementaire n’a été initié jusque là. Le risque est réel. Celui de voir le FOMIN accroitre son financement. Sans jamais préparer l’avenir qu’il promet.