RDC: l’insécurité met en péril l’éducation des enfants à l’Est

RDC: l’insécurité met en péril l’éducation des enfants  à l’Est

Dans les provinces de l’Est de la République démocratique du Congo, l’accès à l’éducation continue d’être fortement entravé par l’insécurité, les violences et la précarité économique des familles. De nombreux enfants sont privés d’accès à un enseignement régulier. Cette situation met en péril leur avenir. 

Au Nord-Kivu par exemple, près de 40 % des enfants ne sont pas scolarisés dans un établissement formel, tandis que le taux atteint 33 % au Sud-Kivu et 31 % en Ituri. La principale barrière à l’éducation reste le coût direct de la scolarité, signalé par 71 % des ménages au Sud-Kivu, 66 % en Ituri et 56 % au Nord-Kivu.

En effet, l’insécurité aggrave encore la situation. Entre le 24 novembre et le 4 décembre 2025, plusieurs incidents ont affecté le fonctionnement de 17 écoles à Fizi et Uvira au Sud-Kivu. Ils ont gravement perturbés la scolarisation des enfants. Les enseignants et élèves signalent des menaces, des recrutements forcés et des occupations d’écoles par des groupes armés. Ces phénomènes rendent l’enseignement quasiment impossible dans certaines zones rurales et sur les sites de déplacement.

Les enfants qui vivent dans des zones rurales et sur les sites de déplacement informels sont particulièrement touchés, car l’accès à l’enseignement reste très limité. Malgré les efforts des partenaires humanitaires, les besoins en éducation d’urgence restent élevés. Selon Cluster Éducation, avec les conflits armés à l’est de la RDC, les enfants sont privés de l’école. Plus de 1 270 établissements scolaires, soit 15,4 % non fonctionnels, ceci affecte 391 000 enfants en situation d’apprentissage.

Des organisations humanitaires plaident pour une sécurisation des écoles

Pour cette organisation, les incidents graves comme des bombardements et occupations d’écoles mettent en péril la vie des enfants et des enseignants, allant jusqu’à la perte de vie d’enfants en classe. Et à la destruction de salles de classe dans les territoires de Walungu, Kabare et de Bukavu. Cette situation perturbe fortement la continuité éducative. De plus, elle indique que les enfants sont exposés à des risques accrus de protection. L’école n’est plus un environnement sécurisé pour les apprenants et leurs enseignants.

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Toutefois, les organisations humanitaires telles que Cluster Éducation, l’UNICEF rappellent que l’éducation est un droit fondamental. Il est essentiel pour la protection et le développement des enfants, même dans des contextes de crise. Elles appellent par ailleurs à la sécurisation des écoles et zones environnantes. Notamment à la réhabilitation et à l’équipement des infrastructures scolaires. Aussi à un appui psychosocial et à la protection des enfants et des enseignants. Également à la sensibilisation aux risques liés aux restes explosifs et aux violences armées. L’organisation de cours de rattrapage et la continuité pédagogique.