Lubumbashi: CDM procède à l’indemnisation de 424 victimes

Lubumbashi: CDM procède à l’indemnisation de 424 victimes

L’indemnisation des victimes de la pollution causée par l’entreprise minière CDM a débuté ce lundi 30 décembre au bâtiment du 30 Juin à Lubumbashi, en présence des autorités locales. Cette opération intervient après l’incident survenu le 4 novembre dernier, lié à un bassin de rétention d’eau qui avait cédé.

Dès 9 heures du matin, plusieurs victimes étaient déjà sur place. Vieux, jeunes hommes et jeunes femmes sont venus répondre à l’appel, dans l’espoir de voir leurs pertes compensées après plusieurs semaines d’attente. Les victimes ont été classifiées en plusieurs catégories par des commissions mises en place après l’incident. Il s’agit en effet des agriculteurs de la culture maraîchère, des éleveurs, des pisciculteurs, ainsi que des familles dont les maisons étaient inondées. Cette classification vise à faciliter une indemnisation proportionnelle aux dégâts subis.

Jean-Jacques Ilunga, conseiller juridique de CDM, a indiqué lors de la cérémonie officielle que 424 cas à indemniser ont été identifiés au quartier Kamatete, Kamisepe, Kassapa de la commune annexe pour un montant global de 529 183 dollars américains. Dans la salle, les premiers bénéficiaires n’ont pas caché leur joie. Bulaya, par exemple, un agriculteur de la culture maraîchère se dit satisfait de ce geste. « Je remercie les autorités locales qui se sont impliquées pour la matérialisation de ce geste. L’acide a détruit tout mon champ, j’espère relancer une activité avec cette somme d’argent« , déclare-t-il.

Seules les victimes contactées sont concernées.

Sur place, l’attente est marquée encore par l’incertitude pour certains sinistrés, qui ignorent encore le montant de leur indemnisation. « Nous ne savons pas encore combien nous allons recevoir. Nous espérons que cela sera à la hauteur de notre perte, car je suis éleveuse de poules. Ma maison a été également inondée », confie Marie, une victime.

Un autre sinistré, agriculteur, indique par ailleurs qu’ils ont été contactés au téléphone afin qu’ils soient présents aujourd’hui. « Je fais le champ et tout a été abîmé par l’acide. Il y a des arbres qui meurent déjà. Nous avons reçu un coup de fil hier, c’est comme ça que ma femme représente la famille là-dans dans la salle. Moi, je l’attends encore. Nous avons entendu que chacun recevra selon les biens perdus déclarés. Et aussi ce n’est pas tout le monde qui est ici. Pour être ici, il faut avoir reçu l’appel », dit-il sous anonymat. Alors que l’opération se poursuit, les victimes espèrent que l’ensemble des dossiers sera traité de manière équitable et transparente. Et que cette indemnisation va contribuer réellement à soulager les populations touchées par cet incident environnemental.

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CDM prend des mesures pour éviter les incidents similaires à l’avenir

Selon le conseiller juridique de la CDM, l’entreprise a réagi aussitôt après l’incident. Des distributions d’eau potable et d’autres produits de première nécessité étaient organisées dans les quartiers Kamatete, Kasapa et Kamisepe, les plus affectés par la pollution. Il a également précisé que la société a procédé à des travaux de stabilisation du bassin. « Des travaux se font au bassin impacté, ainsi que la construction d’un nouveau bassin de rétention, afin de prévenir tout risque similaire à l’avenir. L’entreprise va également construire des canalisations », déclare-t-il.

Jean-Jacques Ilunga a réaffirmé que cette indemnisation relève de la responsabilité sociale de la CDM. Elle est aussi l’expression de sa solidarité envers les communautés. « Nous avons posé cet acte d’indemnisation en rapport avec l’incident récent. Les commissions ont été mises en place pour identifier les victimes. Aujourd’hui la société est ici pour matérialiser cet engagement envers les communautés affectées », indique-t-il.