Haut Katanga: la société civile dénonce le non respect de la fermeture de la pêche à Kambove

Haut Katanga: la société civile dénonce le non respect de la fermeture de la pêche à Kambove

La société civile, nouvel espoir du territoire de Kambove, dénonce la violation de l’arrêté provincial portant fermeture de la pêche pour une durée de 3 mois. Elle accuse un agent de pêche affecté au groupement Kisunka d’avoir facilité la pêche illicite pendant la période de fermeture en échange d’argent. La société civile, elle, maintient ses dénonciations et appelle à une enquête.

En effet, dans une correspondance adressée aux autorités compétentes, la société civile affirme que l’agent aurait autorisé certains pêcheurs à continuer la pêche en échange de sommes d’argent. Ces pratiques, selon les dénonciateurs, compromettent les efforts de conservation des ressources aquatiques. Elles portent aussi atteinte à l’autorité de l’État. « La nuit de ce lundi à mardi, les agents de la sécurité ont arrêté certains pêcheurs. Ils accusent Marcel Luipishi d’avoir facilité cela. Bien qu’il ne soit pas sur place, mais il coordonne ces opérations par téléphone », indique Yannick Mumba, coordonnateur de la société civile Nouvel Espoir de Kambove.

La société civile rapporte également que des cargaisons de poissons sont régulièrement transportées depuis Kapolowe Mission vers Lubumbashi. Notamment vers Likasi et Kolwezi, à bord de véhicules, motos et vélos, malgré l’interdiction en vigueur. Des preuves photographiques auraient été jointes au dossier transmis aux autorités. « Les photos sont bien annexées à la lettre, nous avons même des vidéos de paniers de poissons bien frais. Ces barrières de contrôle sont mises en place par Marcel lui-même. Et tous ces commerçants l’accusent », déclare Kishala Alain, un autre membre de la société civile.

Des accusations infondées selon l’accusé

Par ailleurs, Marcel Lupuishi rejette fermement les accusations portées contre lui. Il affirme respecter strictement les textes réglementant la pêche. Il indique n’avoir perçu des sommes d’argent ni accordé des autorisations illégales aux pêcheurs. « Je n’ai jamais autorisé la pêche pendant la période de fermeture. Ces accusations sont infondées. Quand il y a annonce de la fermeture, nous accordons toujours un délai de 15 jours. Il permet l’évacuation des poissons par les pêcheurs mais la pêche ne se fait pas », dit-il. De plus, il précise que toutes ces accusations sont faites au moment où il n’était pas dans le territoire. Il indique avoir passé quelques jours à Kasenga. « Nous avons été avec le gouverneur et le ministre à Kasenga pour la réception des équipements destinés à la surveillance de la pêche. Ces accusations sont vraiment fausses », explique-t-il.

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Il sied de noter que le gouvernement provincial a signé le 25 novembre dernier un arrêté portant interdiction de toute activité de pêche pour une durée de trois mois. Cette mesure concerne les territoires de Kipushi, Kasenga, Mitwaba, ainsi que celui de Kabomve. Aussi sur les rivières Luapula et Luvua. Pour renforcer la surveillance de rivières et de lacs, le gouvernement provincial a en effet procédé à la remise de 30 barquettes à moteur aux agents de la pêche du territoire de Kasenga et de Pweto.