Lubumbashi: retour de Katumbi, ce à quoi ressemble la ville
Annoncé depuis le début de la semaine, c’est en principe depuis 9 heures de ce vendredi que Moïse Katumbi devrait fouler le sol de Lubumbashi. De sources proches de celui-ci l’on apprend qu’il a décidé d’atterrir à Ndola pour emprunter la route via Kasumbalesa vu que son jet privé n’a pas reçu l’autorisation de survol et d’atterrissage. À Lubumbashi, chef-lieu de l’ex-province du Katanga où Moïse Katumbi fut gouverneur, la ville présente une allure.
Aux premières heures de ce matin, à Lubumbashi, la journée avait l’ère d’être chômée alors qu’il n’en est pas ainsi. Le transport en commun tourne au ralenti, les bus en commun qui généralement sont nombreux en file d’attente dans les arrêts ne sont pas nombreux, c’est le cas des arrêts de bus Katuba, Gécamines vers Matshipisha, Kisanga, Kenya, et Kasapa. Quelques chauffeurs des bus trouvés dans les arrêts affirment que certains propriétaires des véhicules ont donné l’ordre à leurs chauffeurs de ne pas travailler vu la situation qui risquerait selon eux de dégénérer une fois que Moïse katumbi foulera le sol Lushois.
Au centre commercial de Lubumbashi, on sent la morosité, la population est sur le qui-vive, elle s’attend au retour de Moïse katumbi. Des badauds à l’allure vulgaire se regroupent par dizaine pour répéter des chansons avec lesquelles ils vont accueillir Moïse Katumbi, leur leader qu’ils appellent affectueusement « Chairman », à l’instar de la chanson Lushoise devenue populaire « Bantu muyale banata kumuwa » qui veut dire « Venez nombreux voir on veut le tuer ».
À la grande place de la poste, on remarque une présence renforcée des policiers qui, apparemment sont en alerte. Même situation au niveau de la gare SNCC et du rond-point Carrefour. Du côté de Matshipisha devenu depuis un temps un point chaud réputé dans des soulèvements des populations et échauffourées, quelques habitants affirment avoir vu des camions anti-émeutes remplis des policiers qui se dirigeaient vers la route Kasumbalesa, principale route d’entrée à Lubumbashi pour tous ceux qui viennent de Kasumbalesa. Tout véhicule en provenance de là est soumis à une fouille systématique. Depuis hier soir, les conducteurs et passagers qui empruntent ce trajet sont obligés d’avoir leurs pièces d’identité pour passer. Sur la route qui mène vers l’aéroport international de la Luano, on y remarque également des policiers.
Les taximen qui stationnent à la poste vers Matshipisha sont dispersés par la police, ce qui fait que les magasins des alentours restent fermés par crainte de débordement. Tous les jeunes gens habillés en blanc sont interpellés. Cinq jeunes venaient d’être appréhendés vers neuf heures au niveau du Parc Hôtel parce qu’ils scandaient le nom de Moïse Katumbi. Au niveau du rond-point Carrefour, il y a eu jet des pierres et gaz lacrymogènes entre la police et un groupe des jeunes vêtus en blanc et regroupés pour se rendre à l’aéroport avant midi.
Depuis le matin, c’est des appels à la prudence à travers les SMS et réseaux sociaux que les Lushois envoient à leurs membres des familles.
Pour certains analystes, étant donné que Moïse Katumbi n’a pas reçu l’autorisation de survol et d’atterrissage parce qu’ayant un dossier judiciaire en cours, et d’autre part voyant la détermination de la police dans des coins stratégiques de la ville de Lubumbashi, il est souhaitable que Moïse Katumbi, le « préféré » de la population lushoise, joue au jeu d’intelligence, et de pacificateur au lieu d’une confrontation de biceps qui risquerait de plonger la ville de Lubumbashi dans le sang.