Une Opposition dans l’Opposition en RDC: Quelle chance de victoire ?

Une Opposition dans l’Opposition en RDC: Quelle chance de victoire ?

Depuis la désignation du candidat commun de l’Opposition en la personne de Martin Fayulu, et l’imbroglio qui s’en est suivi, il est clair que désormais, l’Opposition ne fait plus front commun.la population assiste au spectacle à des oppositions au sein même de l’Opposition.

Malgré que les uns et les autres sauvent la face en prétendant garder de bonnes relations «  fraternelles » en luttant pour la même idéologie, la cassure est là. Dorénavant les deux camps se regardent en chiens de faïence.

C’était prévisible. Les egos surdimensionnés, la guerre de positionnement et des luttes de leadership, tout cela doublé d’une immaturité politique des personnes sans visions ni clairvoyance ne pouvait qu’accoucher de ce fiasco politique.

En effet, l’histoire politique Congolaise est riche voire très riche en soubresauts de ce genre, généralement face aux grands enjeux qui décideraient du tournant  à prendre par notre pays vers d’autres horizons plus prometteurs, civilisés.

Félix Tshisekedi qui en vit le » live et le chaud » pourra s’en servir et tirer des leçons pour son expérience politique. Pour bien d’observateurs, il risque de se cloîtrer dans le radicalisme à l’instar de son feu père. Bien sûr, après avoir été dupé et tombé victime d’un manque de personnalité.

Des intrigues politiques à l’apparence de sagesse, c’est vraiment la politique en R.D. Congo. Faudrait-il à ce stade faire aveuglément confiance à un Moïse Katumbi dont le nom figurerait facilement sur la liste des élèves rusés qu’intègres ? Faudrait-il faire confiance à un certain J.P. Bemba dont la sortie de la CPI laisse encore à soupçonner  les intentions profondes ayant plaidé pour sa libération ? Que dire de Muzito qui vient du giron de la Majorité présidentielle ?

Objectivement, le contexte exige que nous nous interrogions sur l’implication de ces trois exclus de la course. À quel jeu jouent-ils ?  Ne possédant  aucune expérience à transmettre, ils font pourtant semblant d’être des coachés de Martin Mayulu dans un » accord lie-cou » et dans lequel ils ne visent que leurs intérêts ! Aux allures de grands patriotes, ils font en réalité le mercenariat.

Aussitôt démasqués  dans leurs intentions pseudo-patriotique en filigrane à partir du contenu de l’accord dévoilé, il y a donc de bonnes raisons que le texte de l’accord ait incarnées, du moins pour quelques heures, l’espoir d’une alternance en RDC.

Pour la première fois dans l’histoire politique du pays, des acteurs majeurs de l’opposition s’étaient mis d’accord sur la nécessité d’unir leurs forces dans un élan d’action  commune pour vaincre les démons de la division, des intérêts individuels et égoïstes qui constituent  depuis belles lurettes une opportunité pour les différentes dictatures qui se sont saccadées dans notre pays, et de présenter une candidature commune à l’élection présidentielle.

Mais l’engagement n’a tenu que 24 heures, puisque Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont décidé de s’en dissocier.  Ces deux leaders de l’opposition ont annoncé tour à tour le retrait de leur signature. Donc, ils ne se retirent plus de la course présidentielle au profit de Martin Fayulu, le candidat commun désigné au prix des intrigues qui ont échappé au contrôle de la sincérité dupe de Félix et de Kamerhe, selon eux-mêmes et leurs partisans.

Selon certaines sources dignes de foi, cet  accord de coalition politique des forces de l’opposition, Lamuka [«  réveille-toi », en lingala] en vue des élections du 23 décembre 2018 comporterait des articles  reprenant entre autres «  des principes de désignations du candidat commun », «  des engagements irrévocables » de ce dernier, «  de la responsabilité politique des organisations et des leaders » signataires, «  l’exercice du pouvoir après les élections » et «  l’organisation et la conduite de la campagne présidentielle ».

Un complot des apprentis sorciers ?

Cet accord de coalition (qui n’a pas encore été rendu public) prévoit notamment que le candidat commun de l’opposition, s’il est élu à la présidence de la République le 23 décembre, s’engage à ne faire qu’un «  court mandat ». Donc, une sournoise  transition de deux ans destinés à remettre de l’ordre dans le pays et à mettre en œuvre certaines réformes institutionnelles pour assurer de futures élections libres, crédibles et transparentes. Mais de quel droit ces aventuriers novices politiciens  mettrons  t – ils la constitution de côté ? Qui leur a donné ce mandat ?  Courage outre mesure. Bêtise.

Selon l’accord, avons-nous appris, le candidat commun s’est engagé à «  rediscuter, à la conférence des leaders, de la suite de la candidature en cas de non tenue de l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, ou des changements majeurs intervenus dans l’environnement politique ».

Quant aux autres signataires, ils devaient  lancer officiellement un appel aux cadres et partisans de leurs organisations respectives et les engager à soutenir le candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle. Des moutons de Panurge à qui il faut imposer une volonté derrière laquelle se cachent beaucoup de visés personnels, égoïstes ?

Mais contre toute attente, le jeu politique faisant,  l’accord de coalition de Genève est désormais caduc : Deux des sept signataires ont retiré leurs signatures. Moise Katumbi a donc du temps dans la diaspora.

 

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