RDC : En marche vers d’autres perspectives ?

RDC : En marche vers d’autres perspectives ?

Après 59 ans d’une histoire presque sans de grands changements, la République Démocratique du Congo vient de faire preuve d’un début de maturité politique. La passation de pouvoir pacifique et civilisé vient d’être vécue entre le président élu sortant, Joseph Kabila Kabange et le président élu entrant, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Un demi-siècle après l’indépendance, c’est vraiment une action louable, émouvante, à féliciter et à encourager. Elle peut impulser une nouvelle vision, celle orientée vers le véritable changement non d’un président devenu richissime avec des acolytes qui se sont enrichis de façon vertigineuse et spectaculaire aux yeux de la population devenant paradoxalement pauvre du jour au jour. C’est en fait le contraste de ce parcours d’un demi-siècle.

Qu’à cela ne tienne, Joseph Kabila, ce démocrate supposé vient de lâcher enfin le pouvoir qu’il a tant aimé plus que tout. Il s’y est accroché pendant 18 ans, à force de manipuler  la constitution, les députés, la population et la Commission électorale nationale indépendante, Ceni en sigle. L’alternance exige.

Avec un bilan globalement mitigé, ce sortant laisse  son successeur bien des défis à relever dont la sécurité à l’Est du pays, la pauvreté, le tribalisme, la quasi inexistence de la fonction publique, la déliquescence de l’Etat, et surtout le changement des mentalités soit-il du coté des gouvernants et des gouvernés  et bien d’autres. Un véritable test à la hauteur d’un homme d’Etat auquel est soumis le président en exercice, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.  Il  devra relever le secteur public en lieu et place du secteur privé  promu pour l’intérêt d’une caste de politiciens.

Avec objectivité, il convient de reconnaître que le pouvoir sortant s’est employé  à faire ce qu’il a fait. Se battant bec et ongle à conserver le pouvoir, toutes les bêtises politiques lui ont été permises. Heureusement, au crépuscule de son règne, il a repris le bon sens, ce qui lui a permis d’organiser son départ, faisant de Joseph Kabila un instrument déterminant de cette transition pacifique et civilisée du pouvoir. Espérons que cette heureuse expérience  restera la règle et non l’exception.

Au rendez-vous  avec la nation

« Autres temps, autres mœurs », dit-on. Le virage que vient d’effectuer la RDC devra obligatoirement marcher avec certains secteurs dont le changement des mentalités des gouvernants et des gouvernés. Les gouvernants devront obligatoirement mettre une nette séparation entre leurs statuts de politiciens au service de la satisfaction de leur égoïsme et celui d’homme d’Etat  pour faire prévaloir l’intérêt commun.  Le disfonctionnement de l’appareil étatique tient aussi au fait que cette distinction n’est pas opérée avec netteté dans le respect de la constitution et des lois du pays.

Au niveau de la population, comme cela a été clairement évoqué par le Président de la République, la conscience nationale collective doit être réveillée dans chaque Congolais. Un atout important en vue de freiner le sursaut du tribalisme qui ronge le pays. Certains politiciens véreux y assoient leur politique. Celle-ci a pour conséquence la désacralisation de l’unité nationale et de la méritocratie au profit de la médiocrité et, par voie de conséquence logique, le sous-développement.

Cette situation est d’ autant plus grave que l’appartenance tribale constitue le critère suffisant pour toute compétence.

Au niveau de la sécurité, la situation est quasi identique et grave. Les policiers devant assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et les militaires à qui revient le devoir de l’intégrité du territoire national sont tous victimes du sous paiement. En conséquence, ils ne parviennent pas à bien jouer leurs rôles.  Espérons que les militaires et policiers seront intégrés et réformés à leur mission régalienne pour l’intérêt national et non de quelques individus mal avisés. La gestion des frontières en est une autre paire de manche particulièrement à l’Est du pays où les groupes armés  sévissent  la population depuis bien des années. Devant les regards nonchalants du pouvoir. Une démission, une incapacité ou une complicité, le tout reste à vérifier.

Sur le plan économique, la diversification de l’économie reste un autre défi de taille.  Tournée essentiellement vers le secteur minier,  la prochaine économie Congolaise devra se ramifier dans d’autres secteurs porteurs d’espoir et pourtant inexploités ou exploités de façon non industrielle; c’est principalement l’agro-pastoral et le tourisme. La RDC en dispose des atouts monstrueux qui pourront impulser l’économie et booster son développement.

Que des actions concrètes concrétisent les paroles du nouveau président de la République Démocratique du Congo, c’est le vœux de tous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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