RDC- Affaire lanceurs d’alerte, le Congo n’est pas à vendre condamne un jugement visant à intimider ceux qui dénonce la corruption
Le 1 mars dernier le Tribunal de grande Instance de Kinshasa/ Gombe rendait un jugement contre deux lanceurs deux lanceurs d’alerte à savoir Malela Mawani Navy et Koko Lobanga dans l’affaire sous RP 27 .071 les opposants à leur ancien employeur Afriland Bank. Ceux-ci ont été condamnés à la peine capitale ainsi qu’a des amandes s’élevant à 15 000 dollars Américains. Pour la campagne le Congo n’est pas à vendre dans un communiqué publié ce mercredi 4 mars, il s’agit « des représailles judiciaires contre les lanceurs d’alerte, » et surtout à intimer les défenseurs des droits de l’homme qui œuvre dans la lutte contre la corruption.
« Cette condamnation est un véritable abus de procédure judiciaire visant à intimider les défenseurs des droits humains, en particulier les lanceurs d’alerte. » Estiment les ONGs membre de CNPV. Freddy Kasongo coordonnateur de l’Observatoire d’Études et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE), une ONG membre de la Campagne le Congo n’est pas à vendre, s’interroge sur le fait qu’une juridiction peut ignorer les questions des fonds concernant du blanchiment d’argent qui constitue une corruption et statuer en premier sur une affaire des falsifications des documents et rendre un jugement aussi rapidement.
Ainsi, le collectif des ONG condamne ce jugement et la procédure elle-même : »Nous condamnons la procédure judiciaire biaisée visant à incriminer les deux lanceurs d’alerte d’Afriland First Bank. Il est scandaleux que deux individus, œuvrant avec courage pour l’intérêt commun, aient été condamnés à mort, sans avoir eu même l’opportunité d’être entendus ou défendus. » Explique Jean-Claude Mputu porte-parole du CNPAV dans le communiqué. Et d’ajouter : « Et cela contre tout bon sens et jusqu’à présent dans le silence total des autorités publiques de notre pays. Une fois de plus, l’instrumentalisation de la justice et l’impunité viennent entacher le mandat du Président Félix Tshisekedi. »
Le collectif appelle plutôt la RDC à enquêter sur les allégations de blanchiment d’argent contre Dan Gertler et Afriland First Bank au lieu de s’attaquer aux lanceurs d’alerte ayant agi dans l’intérêt public et qui en compensation ont été condamnés à mort par le Tribunal de Grande Instance de Kinsasa / Gombe : « Plutôt que de condamner à mort deux courageux lanceurs d’alertes, la RDC ferait mieux d’enquêter sur les pratiques illégales et de corruption au sein de Afriland First Bank et les nombreuses accusations de corruption et blanchiment à l’encontre de Dan Gertler, soupçonné d’avoir fait perdre à la RDC au moins $1.36 milliards en deux ans, » explique encore Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV dans le même Communiqué.
Le CNPAV appelle les autorités congolaises, et tout particulièrement le président Félix Tshisekedi , qui s’est engagé à lutter contre la corruption et le Conseil Supérieur de la Magistrature à enquêter sur les circonstances de ce procès, à s’engager pour la protection des lanceurs d’alerte et de la liberté d’expression et de garantir l’indépendance de la justice congolaise.