RDC: embellie du prix du cuivre et du cobalt, mais pas d’impact social
Le cuivre et le cobalt sont deux minéraux principaux produits dans la région du Katanga au Sud de la RDC. En 2020, le pays a réalisé une production de 1.2 millions des tonnes du cuivre et près de 120 milles tonnes de cobalt. Les deux métaux connaissent ces derniers mois une embellie du prix sur le marché international. La tonne du cuivre se négocie à près de 10 milles dollars, tandis que le prix de la tonne du cobalt varie entre 43 et 45 milles dollars.
Pour Emmanuel UMPULA, directeur de l’ong AFRICAIN RESSOURCES WATCH, AFREWATCH , une organisation basée à Lubumbashi qui milite pour la gestion efficace des ressources naturelles de la RDC , cette embellie est une bonne opportunité tant pour les sociétés minières que pour l’Etat Congolais
« Lorsqu’on regarde les études de faisabilité des plusieurs entreprises, aucune d’entre elles ne prévoyait une telle hausse du prix du cuivre. C’est donc un bon indicateur pour ces entreprises. C’est également une opportunité pour l’Etat Congolais afin de revoir la question du partage des revenus miniers entre les investisseurs et le Congo, aussi entre l’Etat Congolais et ses citoyens.»
La hausse des prix des métaux se justifie par la forte demande dans le secteur de l’automobile et de l’électronique, explique Emmanuel Umpula :« Nous sommes dans une transition énergétique et cette transition passe par le secteur automobile avec la fabrication des voitures électriques qui utilisent le cobalt dans le montage des batteries. Selon les prévisions, la demande et la vente des véhicules automobiles vont augmenter, cela justifie également la forte demande de l’or vert qui est le cobalt »
Mais cette embellie des prix du cuivre et du cobalt n’a pas d’impact au niveau local, regrette le directeur de l’ong AFREWATCH. D’après lui, les populations riveraines des sites miniers continuent à croupir dans la misère, même situation pour les exploitants artisanaux qui produisent 20% de la production nationale du cuivre et du cobalt
« Au niveau local , les prix du cuivre et du cobalt sont fixés par l’acheteur et il varie selon l’humeur de ce dernier. L’autre problème auquel sont confrontés les creuseurs artisanaux concerne la qualité et de la quantité du minerais. Les acheteurs réduisent à leur gré la teneur et le poids. Un sac de 120 Kg du minerais brut qui titre 7% du cobalt par exemple, peut facilement peser 60 Kg selon la balance de l’acheteur et fixe le titrage à 3%. Ce qui influe sur le prix. Si je fais les calculs, le prix de la tonne du minerai brut varie entre 300 et 500 dollars, c’est un prix très bas. »
Emmanuel Umpula déplore aussi le fait que les minerais bruts provenant du secteur artisanat contiennent souvent plusieurs composantes notamment le cuivre, le cobalt, le zinc….. Mais l’acheteur ne cible pour l’achat qu’une seule composante, ce qui constitue un manque à gagner pour les exploitants artisanaux .