Lubumbashi : la filière de bois énergie produirait une taxe de plus de 4 millions USD
Le récent rapport d’enquête de l’Initiative pour les Forêts d’Afrique et du Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD ) ainsi que de là l’Université de Lubumbashi sur la filière de bois-énergie révèle que cette filière produit chaque année 4 068 900 de dollars Américains perçut comme taxes par les agents de l’État.
D’après ce rapport d’enquête présenté le vendredi 24 Octobre dernier à la faculté de l’Agronomie : « Les services de l’État interviennent de manière importante dans la filière. Les taxes formelles et informelles représentent 4 millions de dollars américains annuellement ce qui représente un taux de taxation de pratiquement 10 % de la valeur ajoutée du produit. » Indique le rapport.
Bien que l’enquête ne soit pas allée au-delà pour savoir si ces taxes sont payées moyennant une quittance, il s’est révélé que la plupart des personnes de la filière bois énergie interrogées ont plus parlé de frais payé aux agents d d’une manière informelle . Ce qui signifie que l’état congolais perd chaque année des millions uniquement dans la ville de Lubumbashi ce qui pourrait amener à des sommes colossaux si l’enquête s’étendrait sur l’ensemble du pays explique Augustin Nge Okwe professeur à la faculté de l’agronomie à l’Université de Lubumbashi.
Et pourtant la filière bois et énergie est bien règlementée en RDC explique Sandra Kenda de la coordination de l’environnement. Selon elle, la nomenclature des taxes dans cette filière est bien connue. Par exemple pour avoir un permis d’exploitation du bois énergie par Hectare il faut payer cinquante dollars par hectare. Il faut également 500 francs par sacs pour les transporteurs. Toutefois, dans la province ces taxes ne sont pas applicables. « Dans la province la perception des taxes souffrent d’application, il y a un édit datant du temps du Gouverneur Moïse Katumbi supprimant toutes les taxes dans la filière bois énergie et jusqu’à ce jour, il n’y a aucun texte abrogeant cet édit qui pose un sérieux problème dans la perception de ces taxes. ». Explique encore Sandra Kenda.
Il faut dire que si ces taxes étaient légalement perçus, elles pouvaient servir au reboisement et à créer d’autres alternatives. « Nous déplorons aujourd’hui le déboisement, alors que la coupe des bois énergie accélère la déforestation le changement climatique, or il faut protéger nos forets » , déplore-t-elle encore. Et d’ajouter « tous ceux qui contribue au déboisement doivent payer pour permettre le couvert forestier et que cela puisse être pérennisé. » et d’exhorter : « tout congolais doit avoir ce sens civique et se dire si j’extrais je dois resituer en payant légalement les taxes ».
Notons que cette filière compte près de 145 000 producteurs qui seraient présents dans le bassin d’approvisionnement en bois-énergie de la ville de Lubumbashi. Les commerçants représenteraient quant à eux plus de 25 000 personnes auxquels s’ajoutent les 6 000 transporteurs soit un total d’environ 175 000 emplois sur l’ensemble de la filière.