Lualaba: la société civile appelle TFM à la réparation des dégâts de pollution causés par son usine à chaux

Lualaba: la société civile appelle TFM à la réparation des dégâts de pollution causés par son usine à chaux

Après  la certification des analyses scientifiques confirmant la pollution dans trois villages, le cadre de concertation de la société civile oeuvrant à Fungurume dans la province de Lualaba exige à la société Tenke Fungurume Mining (TFM)  la réparation des dégâts causés par son usine à chaud dans les villages situés à environ 15 kilomètres de la commune de Fungurume.

C’est dans un communiqué de presse rendu public ce mercredi 15 décembre 2021 que la société civile de Fungurume a apporté la lumière sur le cas de pollutions des villages Kabombwa Tshiyama et Panga Ntadi sans oublier et le sèchement de la rivière Kakanda.

Plaintes des communautés

Les populations des communautés vivant proche de l’usine à chaux de TFM se plaignaient depuis le début de l’année encour de l’impact de l’exploitation de celle-ci sur son environnement, sa santé ainsi que la qualité de sa vie. Localisés dans la région rurale et agricole. Par rapport à l’emplacement de la carrière, les villages Kinyama et Panga Ntadi se situent à moins de 1km tandis que le village Kabombwa est localisé à plus de 1 km de l’usine à chaux. Là société tfm est accusé de:

1.Tarissement des rivières et cours d’eau (Nsase, Katende, Kamalenge et Kimvunduka) ;
2. Pollution de l’air avec, entre autres, comme effet : suffocation, saignement du nez, gonflement de ventre, mauvaises odeurs, toux, rhume, maux de tête, douleurs aux yeux, etc.
3. Rabougrissement et jaunissement des cultures et des arbres probablement causé par les fumées et les émanations gazeuses provenant de l’usine à chaux ;
4. Pollution des eaux avec, entre autres, comme conséquence : infections urinaires chez les femmes, chatouillement, éruptions cutanées très prurigineuses, etc.
5. Pollution sonore et vibration attribuables à l’abattage de la roche à l’aide des explosifs et fonctionnement des machines, etc.

Selon Gauthier KAVWAMBA, coordonnateur de cadre de concertation de la société civile de Fungurume au début tfm ne voulait pas accepter que son usine à chaux soit pointé du doigt : »c’était pas facile de convaincre tfm sur les  cas de ses pollutions dans les trois villages. Il fallait des analyses scientifiques pour le convaincre à accepter les dégâts et passer à la réparation ».

Les experts et leurs conclusions

C’est dans ce contexte qu’une commission des experts indépendants venus également de l’Université de Lubumbashi, OCC, Centre de Recherches Agro-Alimentaires CRAA et de l’EIES (Etude d’Impact Environnemental et Social) a été composée pour élucider l’affaire et ils ont été assistés lors de la décente sur terrain par la population en présence des responsables de TFM, la délégation constituée du Ministère Provincial des Mines du Lualaba, du Chef de Groupement de Nguba, des ONG dont fesait partie les cadre de concertation de la société civile de Fungurume.

Après examen de la question, observations, échantillonnage, analyse et diagnostic clinique, les experts sont arrivés aux conclusions suivantes:

En ce qui concerne la qualité de l’air: la poussières prélevées sur les feuilles des bananiers présentent des concentrations très élevées en Calcium atteignant jusqu’à 27%. La chaux a un impact négatif sur les végétaux et sur les humains. Il est donc évident que la chaux que tfm dépose sur les cultures est à la base du dessèchement des feuilles et chez les humains, la chaux est très irritante pour la peau, les muqueuses et les yeux et ne doit en aucun cas être inhalée;

Impact des minages: Les observations permettent de constater que certaines maisons sont en matériaux non durables et par conséquent, ne peuvaient résister aux vibrations des opérations de minage dans la zone;

Qualité des sédiment: La teneur en calcium de l’échantillon de sédiment prélevé dans la rivière KAKANDA en aval de l’usine est 4 fois plus élevée que celle de l’échantillon de sédiment prélevé en amont de l’usine (échantillon témoin) et celle de l’échantillon de sédiment de la rivière KIBA-KAKANDA est 6 fois plus grande que celle de l’échantillon témoin. Ces teneurs élevées en calcium dans les sédiments prélevés en aval de l’usine de production de la chaux proviendraient du drainage des eaux résiduaires chargées de la chaux et versées dans les milieux aquatiques sans traitement préalable.

Par ailleurs, notre source félicite tfm pour la mis en disponibilité des moyens qui ont permis aussi d’aboutir à la conclusion des experts: » TFM s’est montré coopératif durant le processus et a accepté les conclusions des experts » a déclaré Gauthier KAVWAMBA coordonnateur de cadre de la société civile de Fungurume.