Accord-cadre à Addis-Abeba : des progrès tâtonnants !
Depuis plus de trois décennies, la République Démocratique du Congo est déchirée par les conflits armés caractérisés par des violations des droits de l’Homme et des actes de barbarie indicibles. La persistance de ces conflits a poussé le Gouvernement de la RDC, la communauté internationale et les pays des Grands Lacs à signer l’Accord Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région, le 24 février 2013. A l’occasion du 10e sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements sur l’évaluation de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, le Président ougandais Yoweri Museveni a passé le relais à Félix Tshisekedi, son homologue congolais pour les 12 prochains mois soit toute l’année 2022.
En plus de Félix Tshisekedi, six Chefs d’Etat ont participé à ce sommet tenu à Kinshasa. Il s’agit de l’ougandais Yoweri Museveni, de l’angolais João Lourenço, du burundais Evariste Ndayi Shimiye, du sud-africain Cyril Ramaphosa, du congolais Denis Sassou NGuesso et du centrafricain Faustin-Archange Touadera. La Tanzanie, le Kenya, le Soudan et le Rwanda ont été représenté par les membres de leurs gouvernements respectifs. Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du maintien de la paix et Moussa Faki, président de la commission de l’UA, ont également rehaussé de leur présence ce sommet.
Ledit accord prévoit un certain nombre de réformes pour baliser le terrain à la reprise économique et la démocratisation du pays après des cycles de conflit dans l’Est de la RDC depuis deux décennies déjà. Il comprend un engagement renouvelé à travailler à la revitalisation de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) et à soutenir la mise en œuvre de son objectif de développement économique et d’intégration régionale.
Le 10e Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement consacré au mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a eu lieu le jeudi 24 février à Kinshasa. Il a été question d’évaluer les progrès et les problèmes enregistrés dans la mise en œuvre de l’accord signé à Addis-Abeba il depuis 2013.
Pour Le Premier ministre RD Congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, il est impérieux que les pays impliqués dans le cadre de ce sommet prennent l’engagement d’atteindre les objectifs déjà fixés. Dans ce contexte, le plus important est de déployer davantage de pression sur les groupes armés et les forces négatives. Selon lui, les pays concernés devraient s’investir en vue du désarmement et de réinsertion des populations.
Jean-Pierre Lacroix a salué quant à lui les efforts du gouvernement congolais et l’engagement ferme du président Félix-Antoine Tshisekedi pour le rétablissement de la paix dans la partie Est de la RDC surtout avec l’état de siège décrété dans les deux provinces de Nord-Kivu et de l’Ituri.
Quant à Félix Antoine Tshisekedi, les opérations conjointes FARDC-UPDF contre les ADF en cours dans l’Est de la RDC sont encourageant et donnent des signaux rassurants. Ce dernier prend la direction de ce mécanisme alors que les violences ne faiblissent pas dans l’Est du pays.
En termes d’avancées, Félix Tshisekedi a indiqué que plusieurs centaines de combattants des groupes armés ont été capturés et rapatriés dans leurs pays d’origine. Ila rassuré que ce travail se poursuivra jusqu’à la pacification et la stabilisation de la partie orientale de la RD Congo.
Neuf ans après la signature de cet accord dans la capitale éthiopienne, peu d’avancées ont été réalisées sur le terrain.