Forum Katangais: Monseigneur Fulgence marque « un vrai penalty
Le Forum sur la réconciliation des katangais s’est clôturé ce dimanche 22 mai sous la houlette de Monseigneur Fulgence Muteba . Les rideaux sont tombés avec comme image principale, la poignée de main historique entre Joseph Kabila et Moise Katumbi. Ces deux leaders katangais, étaient considérés jusqu’ici, comme des ennemis irréductibles. Pour monseigneur Fulgence Muteba ,c’est un véritable exploit dans lequel il était presque le seul à croire.
Les relations entre Joseph Kabila et Moise Katumbi, avaient pris un coup de froid en 2015. Et c’est suite à tirade de l’ancien gouverneur du Katanga .C’etait dans un meeting place de la poste de Lubumbashi, de retour de soins en Europe ,où il avait séjourné pendant plusieurs mois, il avait déclaré que Joseph Kabila ne bénéficiera pas d’un « troisième faux penalty ».En d’autres terme ,il n’y aura pas de troisième mandat pour Joseph Kabila. Ce qui signifiait aussi que ces deux précédents mandats, étaient le fruit d’une tricherie. Depuis, les deux hommes s’étaient tournés le dos .
Pour rester dans l’image du football, il y a bien lieu de dire que leur réconciliation a eu lieu sur « coup de pied de réparation » savamment botté par l’archevêque métropolitain de Lubumbashi. Pour cela, il a choisi sa chapelle comme terrain .En choisissant la cathédrale comme lieu de rencontre entre les deux hommes, le prélat a sans doute voulu prendre Dieu et les hommes à témoin .
Joseph Kabila a joué les prolongations
L’attente aura été longue. Pour en rajouter ,Joseph Kabila a fait durer le suspense jusqu’au bout. Absent à l’ouverture, il avait délégué sa sœur jumelle Janet pour le représenter. C’est elle qui était assise à côté de Moise Katumbi « le frère ennemi ». Les deux avaient esquissé des sourires un peu forcés. Malgré les assurances des organisateurs que tout irait bien, les paris étaient plutôt en faveur de l’échec de ce forum.
Certainement que le meilleur était réservé pour la fin. Joseph Kabila, tel un Joker, est apparu le jour de la clôture. La poignée de main et les accolades entre lui et celui qu’il avait qualifié de Juda, semblaient ne pas être du cinéma. Les facétieux ont dit sur un ton badin ,que « Jésus s’est reconcilié avec celui qu’il avait livré »
D’habitude taiseux, Joseph Kabila a pris la parole à la fin de la manifestation. « La réconciliation qui vient d’avoir lieu aujourd’hui, n’est qu’une étape. Ce que nous allons faire est encore mieux ». Ce bout de phrase a ouvert la voie à toutes les interprétations. Pour beaucoup, cela présage d’une alliance politique en vue de la prochaine présidentielle. Cette perspective enchante les katangais qui ne jurent que par la récupération du pouvoir perdu en 2018. Au contraire, cela fait grincer les dents des sympathisants du chef de l’état actuel. Ils voient dans cette supposée coalition, une menace directe à la conservation de son pouvoir.
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Aucune visée politique
Monseigneur Fulgence lui, nie toute visée politique dans son action .Il affirme qu’il est resté dans la droite ligne de sa mission ecclésiastique. Celle-ci consiste à réconcilier les hommes avec Dieu et les hommes entre eux. Cependant personne n’est dupe. Les dividendes de cette manifestation, sont avant tout politiques, avant d’être morales. Joseph Kabila reste influent dans une bonne partie du Tanganyika ,du Lualaba et surtout dans tout le Haut Lomami. Il dispose aussi avec le PPRD d’une puissance électorale indéniable .Un mot d’ordre de sa part, pourrait bien peser lourd dans la prochaine bataille électorale.
En attendant d’en savoir plus sur ce qui adviendra dans les prochains mois, monseigneur Fulgence est le premier gagnant de cette réconciliation. Il devient pour ainsi dire, l’autorité morale de tout l’ex Katanga. Avant lui, seul monseigneur Eugene Kabanga avait pu jouer un tel rôle.
Pour Moise Katumbi ,reste à savoir si cette réconciliation ,ne pourrait pas se révéler par la suite être ,un but contre son camp. Il est clair que cette poignée de main avec l’ennemi d’hier, n’est pas du gout de ses alliés non katangais. Ils pourraient bien le lui faire payer cher le moment venu.