Lubumbashi: les déchets incinérés sur les artères
Par Demester Maloba
À Lubumbashi, incinérer les déchets biodégradables et non biodégradables est devenue une monnaie courante . C’est malgré le dommage que cette pratique peut causer sur l’atmosphère et les humains.
La constitution de la République Démocratique du Congo, en son article 53, garantit un environnement sain à la population. Mais malheureusement, cette disposition légale est loin d’être mise en application sur une bonne partie du pays. Dans le centre-ville de Lubumbashi, c’est devenu une habitude.
Les immondices sont incinérées sur les artères au centre-ville. C’est avant leur évacuation vers le dépotoir public à l’entrée de la ville. Par exemple, ce jeudi 09 juin au croisement des avenues Lumumba et Kasaï. Ici, un site de transit d’immondices y a été créé par l’hôtel de ville en collaboration avec la commune Lubumbashi. Ce même constat est fait également sur l’avenue mama Yemo.
Selon les explications des agents d’hygiène et assainissement de la commune Lubumbashi trouvés sur place, ces déchets sont évacués quotidiennement. Ils précisent que ce sont les enfants en rupture familiale qui brûlent ces déchets la nuit.
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Quid de la loi ?
Maitre Sabin Mande, avocat au Barreau de Lubumbashi et chercheur en ressources naturelles, déplore cet état de chose. « Ce que nous voyons à Lubumbashi aujourd’hui est très grave. Une décharge de transit ne peut en aucun cas être placée sur la voie publique. Les déchets détruisent non seulement le macadam, mais polluent aussi l’environnement ». S’inquiète-t-il, avant d’ajouter : » Gérer l’assainissement, c’est un art. Et cette gestion est basée sur la planification sans laquelle rien ne réussira positivement.
L’article 97 du journal officiel de la RDC, chapitre quatre sur l’assainissement des agglomérations est clair. Cet article précise qu’un décret délibéré en conseil des ministres fixe les normes, les responsabilités et les conditions de l’organisation, les responsabilités, du développement, de la gestion, du fonctionnement du service public d’assainissement et de la gestion des déchets. Toutefois, il faut dire que ce décret ne peut doit se conformer à la constitution. Celle-ci insiste sur le droit à un environnement sain et droit à la santé.
À noter que la ville de Lubumbashi n’a pas un plan d’évacuation des déchets. Mais aussi, la ville ne dispose pas d’un plan de recyclage.