Lubumbashi: « Kuloka »un projet innovateur sur l’assainissement
Les artistes poètes slameurs Higelin Mutomb et Michael Kilupro se sont lancés dans la lutte contre l’insalubrité dans la ville de Lubumbashi. Ainsi, ils ont initié le 04 juin dernier un projet numérique dénommé « Kuloka » ( ensorceler). le projet Kuloka est un slam sous forme d’une chanson faite de manière littéraire. À travers cette œuvre littéraire, les deux artistes sensibilisent la population à lutter contre l’insalubrité en vue de protéger l’environnement et la terre. Ils visent à attirer l’attention des lushois sur l’importance d’un environnement sain.
La gestion des immondices est un problème sérieux pour la population de Lubumbashi. La plupart jettent les déchets le long des avenues. Ces ordures n’affectent pas seulement la voie publique. Elles nuisent aussi à la santé. Pour Higelin Mutomb ,cette façon de faire n’est autre que « Kuloka » ou ensorceler .
Selon ce slameur, le concept « Kuloka » est un syllogisme qui dérive de la phrase swahilie « Butshafu ni Buloji » qui veut dire la saleté, c’est la sorcellerie. « Butshafu ni Buloji c’est dans le sens de dire que jeter les ordures sur la voie publique nuit à notre santé et à l’environnement. Lorsqu’on le fait, cela peut causer des maladies , voire la mort . Donc en jetant la saleté sur la route, nous nous ensorcelons nous-mêmes. Ce qu’il faut faire, c’est abandonner cette pratique . La bonne gestion des déchets, des immondices, doit commencer dans nos maisons. Mais la mauvaise gestion peut être un frein au développement de notre société.
Kuloka est une innovation à Lubumbashi
Des projets musicaux sur la lutte contre l’insalubrité existent déjà à Lubumbashi. Mais Higelin Mutomba apporté une innovation en exécutant son projet Kuloka en format « Ama Piano ». Une première à Lubumbashi. (Ama Piano est un genre musical venu de l’Afrique du Sud). Ce format permettra d’atteindre toutes les couches de la population, même ceux qui fréquentent les bistrots et bars. Nous n’avons pas fait de limite pour ça, pourvu que notre message de sensibilisation arrive partout. C’est pourquoi notre texte est composé de mot très simple pour faciliter la compréhension et la rétention« , a-t-il expliqué
Le projet interprété en quatre langues
La chanson Kuloka a trois couplets. Elle a été interprétée en quatre langues, c’est-à-dire Swahili, Bemba, Lingala et Tshiluba explique Higelin. « Nous sommes partis de Lubumbashi pour parler le swahili. Et après nous sommes allés chez les sangas pour faire allusion à l’histoire de la création de la ville de Lubumbashi. Ensuite, nous avons chanté en Tshiluba et Lingala, pour dire que nous avons des nouveaux venus dans la ville, est que les deux langues sont des langues nationales. Et donc tout le monde va se retrouver. Et c’est ça notre objectif que le message soit suivi même par les enfants. Par ce que ces derniers ont l’habitude de jeter les emballages de biscuits partout. Mais comme ils sont attirés aujourd’hui par la danse du rythme Ama piano, cela nous permettra de les sensibiliser aussi ».
Très bientôt, Higelin et son équipe, vont organiser un concours sur la gestion des immondices. À noter que , c’est la mairie de Lubumbashi qui a appuyé financièrement et matériellement la production et l’exécution du projet « Kuloka ».