Kamoa Copper et COMMUS appelés à respecter les droits des riverains
Dans un rapport de quarante pages publié, l’Initiative pour la Bonne gouvernance des Droits Humains IBGDH appelle Kamoa Copper et COMMUS à mettre fin aux atteintes des droits humains. Publié ce 26 juillet, ce rapport décrit des multiples droits humains bafoués par ces entreprises minières. Ainsi, l’ONG les invite également à réparer les impacts négatifs subis par les communautés locales dans l’exploitation du cuivre et du cobalt au Lualaba.
Ce rapport d’évaluation des impacts des activités minières de Kamoa Copper et de COMMUS (Compagnie Minière de Musonoie) s’est appesanti sur les cas de quelques village. Il s’agit des villages Muvunda, Kaponda 1, Kaponda 2, Mundjendje, Israël, Tshabula, Pierre-Muteba, et Tambwe Munana. Mais il était aussi question de quelques cités comme la cité Gécamines-Kolwezi Musonoie dans la province du Lualaba
Selon IBDH , les activités de ces deux entreprises minières portent atteintes à un large éventail des droits humains. C’est notamment le droit à l’eau, le droit à une juste indemnisation ainsi que le droit à l’information.
Atteintes au droit à l’eau
S’agissant du droit à l’eau par exemple, les habitants du village Pierre- Muteba font face à des problèmes d’accès à l’eau potable. Et c’est depuis l’installation de COMMUS. Alors qu’avant , ils disposaient d’une eau potable et accessible. Mais depuis, ils ne disposent que d’un seul puits. Et celui-ci se trouve dans l’enceinte de l’entreprise.
Dans le même ordre, dans certains villages, les habitants sont exposés à la consommation d’une eau polluée. C’est le cas du village Tshabula riverains de Kaitende. » La pollution de la rivière Kaitende par le déversement d’acide par COMMUS. Jadis utilisée par les communautés pour les besoins domestiques et l’arrosage des champs, l’eau est devenue impropre à la consommation. Le seul point d’eau aménagé pour l’approvisionnement en eau potable et dont la source se trouve dans la concession de l’entreprise est très insalubre et non entretenu » a preciséIBGDH.
Kamoa Copper est aussi indexé sur les atteintes au droit à l’eau. » Kamoa Copper a pollué la rivière Mulunguishi. C’est la principale source d’approvisionnement en eau à des populations du village Muvunda . Bien que l’entreprise ait pu faire forer des puits d’eau et installé des citernes, les quantités d’eau fournies ne sont pas suffisantes pour les besoins des communautés affectées ». Explique cette organisation de défense des droits de l’homme.
Droit à une juste indemnisation
En effet, l’exploitation minière de ces deux entreprises a impacté la vie des autochtones. Par exemple, 336 maisons ont été affectées par les opérations des minages. Des cultivateurs ont été par contraints d’abandonner champs et autres sources de revenus. Dans la plupart de cas, révèle le rapport, les communautés ne reçoivent pas une juste indemnisation. « L’opacité du processus d’évaluation des biens à indemniser et du calcul des indemnités. Les communautés ont souligné qu’il existait des pratiques de corruption au sein des équipes de collecte des données de référence de l’entreprise, des arrangements étant conclus avec certains agents membres des équipes de collecte des données ».
En plus, d’autres atteintes sont également relevées C’est entre autres « le droit à un niveau de vie suffisant. C’est aussi le droit à un logement décent, le droit d’accès à la terre, le droit à un environnement sain ». Indique le rapport de IBGDH.
Stop aux atteintes
Selon les responsables de IBGDH, l’exploitation du cuivre et du cobalt dans la province de Lualaba est un danger pour les droits humains. L’Etat congolais a failli à son obligation de protéger les droits de ses populations face aux activités de ces entreprises. Ces deux Entreprises, profitent des faiblesses de l’Etat congolais, ne respectent pas pleinement les droits des communautés affectées par leurs opérations.
Voilà pourquoi, cette ONG recommande au gouvernement congolais d’agir. Ainsi, elle enjoint le ministère de la Justice par exemple à diligenter des enquêtes. Il s’agira se statuer sur toutes les violations des droits humains liées à l’exploitation minière au sein de la province du Lualaba . Mais aussi d’établir les responsabilités des acteurs. Et surtout, de sanctionner les auteurs de violations. De plus, le gouvernement doit renforcer le cadre légal en matière des droits humains dans le cadre de l’exploitation minière.
Quant aux deux entreprises Kamoa Copper et COMMUS, elles doivent cesser toute atteintes aux droits humains. Et surtout réparer les torts.