Tournée d’Anthony Blinken, douche froide pour les congolais

Tournée d’Anthony Blinken, douche froide pour les congolais

Anthony Blinken le secrétaire d’état américain, a achevé sa tournée africaine par le Rwanda . Il est passé auparavant par l’Afrique du Sud et par la RDC. Avant  son arrivée sur le sol africain, les USA avaient dit détenir des informations crédibles sur le soutien du Rwanda aux rebelles du M23. Les Congolais s’attendaient au moins que les Américains condamnent cet acte. Mais au final, le diplomate américain a opté pour la langue de bois.

En 2013 , les USA avaient révélé la présence en RDC de troupes rwandaises. Elles étaient en appui aux rebelles du M23. La MONUSCO après avoir nié cette présence finie par l’admettre. Il s’en était suivi la suspension delà coopération militaire du pays des mille collines avec les puissances occidentales. Ne pouvant plus compter sur un ravitaillement en armes et minutions depuis le Rwanda, le M23 fut vaincu militairement.

9 ans plus tard, c’est le même scénario se répète. Tout commence par les accusations de la RDC concernant la présence des troupes rwandaises à l’est de la RDC.


Rétropédalage de la MONUSCO

La mission onusienne, elle affirme « la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais n’est pas avéré « . Le Rwanda s’appuie alors sur les déclarations de la MONUSCO pour clamer son innocence. Les Etats Unis sont les premiers à prendre la mission onusienne à contre-pied eux. Cette puissance affirme par ailleurs « avoir des indices sérieux » montrant que l’armée rwandaise est présente aux côtés du M23« . Ce qui correspond au début du regain de l’activisme de ce mouvement rebelle.

Les Nations unies finissent par mettre leurs experts sur ce dossier épineux. Leurs conclusions sont sans appel. Selon eux, « les troupes rwandaises sont au Congo  au moins depuis novembre 2021″. Ce qui correspond au début du regain d’activisme de ce mouvement rebelle. Dans la foulée, plusieurs voix se sont élevées  pour dénoncer l’attitude rwandaise. Lewis Mudge directeur Afrique centrale pour Human watch international , invite la communauté internationale, à prendre des mesures idoines pour ramener le Rwanda a la raison. Car, selon lui,  « l’absence de réaction, pousse les responsables du Rwanda a persisté dans les abus à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières », Autrement dit, aussi longtemps qu’ il n’y aura pas de rappel à l’ordre ,le Rwanda continuera à pratiquer la violence dans son pays et dans d’autres états de la région.

Espoirs déçus 

Pourtant, les Congolais étaient sur que cette fois-ci était la bonne. Pour eux, les sanctions américaines et de la communauté internationale, ne faisaient l’ombre d’aucun doute. . Pour eux ,Anthony Blinken ne ferait qu’enfoncer le clou.ce qui explique l’enthousiasme l homme  d état américain a été accueilli  à Kinshasa est donc avec empressement et enthousiasme avec l’homme d’état américain a été accueilli dans la capitale congolaise. Au sortir de l’audience avec le chef de l’état congolais Anthony Blinken  se contente de faire juste part de « ses inquiétudes » sur la situation sécuritaire dans la région des grands lacs. Grosse désillusion du cote congolais.

De l’eau au moulin du Rwanda

Blinken dans un Français presque parfait exhorte plutôt à la RDC et au Rwanda de « cesser tout appui aux groupes armés ».En clair, le secrétaire d’état américain  demande à la RDC de ne pas appuyer les FDLR  .Le Rwanda devra faire de même avec le M23. Les Etats Unis renvoient ainsi les deux pays dos à dos. C’est finalement le Rwanda qui sort grand, vainqueur de la tournée américaine dans les grands lacs. C’est finalement sa thèse qui aura prévalu. La diplomatie congolaise aura ainsi échoué de faire condamner son éternel rival pour son appui avéré aux rebelles du M23. Pire, c’est la RDC qui est épinglée pour ce qui est qualifié de collaboration avec les génocidaires du FDLR.

Empathie pour le Rwanda

Après la RDC Anthony Blinken s’est rendu au Rwanda. Sur place, il a balbutié quelque chose sur les droits de l’homme. Il demandera que soit relaxe quelques opposants qui sont sous le verrou. Il s’abstiendra toutefois d’insister. Le clou de sa visite sera la visite du mémorial du génocide rwnandais .

Un diplomate congolais réagissant sous anonymat, note que les Etats Unis font de l’amalgame dans les grands lacs. Selon lui, les USA mettent dans le même panier les FDLR et le M23. Or, explique ce diplomate, l’appui aux FDLR, est le fait de quelques individus au sein des forces armées congolaises et non de l’état congolais. L’appui au M23, est fait par les institutions rwandaises et non par des individus. Cela fait une grosse différence.

Ce diplomate congolais qui est aux affaires étrangères depuis près de 25, dit  comprendre l’empathie envers le Rwanda pour le génocide subi en 1994.Il regrette cependant l’indifférence générale pour les massacres a grande échelle qui se déroulent encore aujourdhui sur le sol congolaise, notamment dans la zone de Beni. Selon lui, c’est la faute à la diplomatie congolaise qui est à la traîne. Faute de politique adéquate et de moyens, la diplomatie congolaise, n’a pas su s’adapter au contexte du monde post guerre froide. Ce qui selon lui, explique ses déboires actuels.

PAUL PIERRE K.