RDC : Sapeur-pompier, un métier inexistant
En RDC , le métier de sapeur-pompier est inexistant . Pas d’école ni de centre de formation. Toutefois il existe le service anti incendie dans certaines villes du pays. Et les personnes qui travaillent sont souvent des volontaires ayant appris le métier sur le tas. Pourtant sur le terrain, le besoin de cette catégorie des professionnels est grand, que ce soit dans le cadre de la prévention que celui de la gestion des incendies.
Devant le bureau de la mairie de Lubumbashi stationne un camion anti incendie. Il porte la plaque des FARDC . Le camion appartient la 2e zone de défense de l’armée, il a été prêté à la mairie car ses propres camions sont en panne. La police anti incendie de Lubumbashi est géré par Me David, responsable de la coordination provinciale. En effet, c’est depuis 2015 que la ville cuprifère s’est dotée du service anti incendie. Cela avait été précédé par une formation des sapeurs-pompiers, explique Mr David Dibu
‘’ Nous avons reçu de la formation de deux semaines à l’institut national de préparation professionnelle INPP. Nos instructeurs étaient Japonais. Au total, 30 personnes ont suivi la formation de sapeurs- pompiers. Par la suite, j’ai la chance d’aller en stage de professionnalisation d’abord en chine , puis au Japon. ‘’
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Risque du métier
Mr David est ainsi le pionnier parmi les sapeurs-pompiers de la ville. Il déclare avoir été motivé à embrasser cette carrière par le souci de sauver des vies humaines. A l’instar d’autres métiers, celui –ci présente aussi des risques. Ainsi dans la ville de Lubumbashi, le plus gros danger dans ce métier n’est de perdre sois même la vie dans un incendie. C’est plutôt l’ignorance de la population, explique –t-il
‘’ Nous avons déjà été molesté par les habitants des certains quartiers et le véhicule était caillassé. La plupart des gens ici ne connaisse le métier et le rôle des sapeurs-pompiers. Chaque fois que nous arrivons sur le lieu du drame dans un quartier, les gens sont violents. Ils nous accusent d’arriver toujours en retard.
Métier pas organisé
Mr Norbert Ilunga est aussi sapeur-pompier de la ville. Il fait partie des 30 autres sapeurs-pompiers formés. De plus , il est chauffeur du camion anti incendie. Il déplore le fait que son métier n’est pas organisé en RDC . Car indique –t-il, il n’existe pas au pays une brigade nationale anti incendie avec une hiérarchie. Ainsi chaque ville qui se dote d’un ou deux camion anti incendie, s’organise de façon autonome pour recruter des volontaires à affecter au service anti incendie. Ceux qui ont la chance, suivent une formation , d’autres apprennent sur l’état. ¨Pourtant, ajoute-t-il, la police anti incendie est un service rattaché au ministère de l’intérieur. Mais à ce jour, la profession du sapeur-pompier n’existe pas en tant que métier ou comme un corps organisé.
Conséquence, le métier n’attire pas les jeunes. La plupart déclarent que ‘’les sapeurs- pompiers n’existent pas en RDC ou à Lubumbashi malgré que la ville a un camion anti incendie’’. Christian et Joel, par exemple, deux jeunes d’une vingtaine d’années ne sont pas prêts à embrasser cette carrière. Pour eux, ‘’les vrais sapeurs-pompiers sont ceux des pays occidentaux comme la France. A travers des reportages à la télévision, on les voit intervenir en cas d’incendie. Mais chez nous, lorsqu’une maison prend feu, ce sont les voisins et les passant qui accourent les premiers pour éteindre le feu et limiter les dégâts,’’ expliquent-ils.
Ainsi , pour faire face au besoin toujours croissant dans le domaine de prévention et de lutte contre les incendie de tout genre, le député Aldos Ndombassi vient initier une proposition de loi. Celle-ci porte sur l’organisation de la profession des sapeurs-pompiers. Si cette loi est votée au parlement, elle permettra à la RDC de doter d’un cadre juridique.