Insécurité à Manono: La société civile hausse le ton
Ces deux derniers mois, la cité de Manono connait une recrudescence de l’insécurité. Selon la société civile locale , les commerçants sont les principales victimes des attaques à mains armées. Ainsi, cette situation d’insécurité impacte négativement sur l’économie de Manono qui, pourtant, est très faible.
De fait , la société civile hausse le ton. Dans une lettre adressée à madame la gouverneure de la province du Tanganyika ce mardi 06 septembre, les organisations citoyennes de Manono relèvent les derniers incidents. C’est, par exemple, entre le 22 aout et le 03 septembre, des bandits à mains armées ont cambriolé trois opérateurs économiques. Ils ont emporté de la marchandise et de l’argent, peut-on lire dans la lettre de la société civile de Manono.
De plus, les Congolais ne sont pas les seules victimes de ces actes. L’entreprise Chinoise CREEC 9, elle aussi , a été visitée par des bandits armés . L’incident a eu lieu le 24 aout dernier vers 1 heures du matin. Toujours, d’après la société civile, le bilan de cambriolage fait état de 10.000 dollars emportés, du matériel informatique et des téléphones volés.
Aussi, la société civile évoque le cas d’un homme tué par des inconnus au quartier Lukushi. Son corps a été retrouvé le 01 septembre dans les installations de l’ancienne brasserie. Pourtant, ajoute cette structure citoyenne, ces installations abritent le bureau de la police des mines .
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Des actions
Où sont passés les services de sécurité de Manono ? S’interrogent les organisations locales. Celles-ci ne comprennent pas que l’insécurité prenne de l’ampleur sans que des mesures adéquates ne soient prises par les autorités locales. Par conséquent, elles annoncent différentes actions. C’est notamment celle d’organiser un Sit in au bureau du territoire ce lundi 12 septembre. L’objectif étant d’empêcher l’administrateur du territoire et tous les autres services à accéder à son office jusqu’à l’arrivée à Manono de l’autorité provinciale. Ensuite, la société civile demande la suspension des patrouilles militaires et policières. Selon elle, ces patrouilles favorisent la tracasserie plutôt que de rassurer la population et de la protéger.
Les institutions doivent fonctionner à Manono
Pour sa part, Pierre Mukamba, administrateur du territoire de Manono se dit aussi préoccupé par la montée de l’insécurité. Pour ce faire, il a décidé de renforcer la patrouille. ‘’ Désormais, elle aura lieu de 22 heures à 5 heures du matin ‘’, dit-il. Toutefois, l’autorité territoriale affirme qu’elle ne cèdera pas à la pression de la société civile. Dans sa lettre en réponse à la société civile, Pierre Mukamba écrit ‘’ Quant à la fermeture de l’institution de l’Etat sur votre propre décision, je vous exhorte à bannir vos desiderata et les autorités continueront à œuvrer en attendant l’arrivée de l’autorité provinciale. ‘’
Du côté de la province du Tanganyika, jusques là, il n’y a pas encore de réaction. Mme Julie Ngungwa, gouverneure du Tanganyika est rentrée à Kalemie, chef-lieu de la province, ce mercredi. Elle revient d’une mission qui l’avait conduit à Kinshasa.
Il faut rappeler qu’il y a environ 3 mois, la fédération des entreprises du Congo, section de Manono avait aussi dénoncé l’insécurité dont ses membres sont victimes. Elle avait même adressé un mémorandum à l’autorité provinciale . Que ce soit la société civile ou les commerçants, tous maintenant attendent des solutions de la part de l’autorité provinciale.