Société : la technologie a-t-elle remplacé nos grands-parents?
Dans l’ancienne société, les grands-parents étaient considérés comme des sources du savoir. Pour leur sagesse et intelligence, elles étaient celles à qui tout le monde recourait en cas de recherche d’une solution à un problème. Non seulement cela, en cas des mariages et autres circonstances ou cérémonies, ce sont elles qui donnaient des orientations. Actuellement, avec l’avènement surtout de la technologie, ces anciennes bibliothèques humaines, perdent petit à petit leurs rôles.
Professeur Gilbert Malemba Nsakila est anthropologue. Pour lui, parler du rôle des grands-parents, c’est parler de l’héritage, des valeurs culturelles et aussi la conservation de cet héritage. « Les anciens avaient tissé les modèles de vie. Étant donné que c’est au prix des multiples expériences que l’on retient ce qu’il faut pour vivre en communauté. Des bonnes manières se transmettent des générations en génération. Alors cet héritage fonde pratiquement le substrat de la vie des individus en communauté.«
Ainsi étant considéré comme des représentants des ancêtres. Les grands-parents, au regard de leurs expériences, peuvent orienter les jeunes générations. Malheureusement, il y a des résistances. « Ce rôle apparaît aujourd’hui comme ne pouvant pas être figé parce qu’il y a des interférences avec le nouveau. Ce dernier bouscule l’ancien modèle. Et ce nouveau n’est pas unique. Ainsi, il est multiple et il offre plusieurs attractions, des séductions qui émanent de plusieurs ou même de l’absence de modèle. » Ajoute cet anthropologue.
Le schéma renversé et perturbé
Selon le professeur Malemba, ce nouveau modèle casse la chaîne de maintenance, de concertation et de transmission des valeurs de l’ancien temps vers le temps actuel. Ainsi, les grands-parents se retrouvent en quelque sorte détrônés. Parce que le contenu de leurs discours divise. On n’entend pas le discours de la génération actuelle s’attacher aux anciens. Ils répondent plutôt aux impératifs du moment. » C’est pourquoi on voit actuellement les moins âgés donner des leçons. Alors que dans l’ancien temps, c’était les anciens qui s’adressaient aux jeunes. Et ces derniers à leurs tours étaient là pour réceptionner et apprendre.«
Il ajoute « , c’est ainsi qu’on en arrive au déphasage des grands-parents. C’est qu’on pouvait obtenir auprès de la grand-mère est à ce jour appeler comme astuces sur différents réseaux sociaux.
Sagesse et intelligence irremplaçable malgré la technologie
Cet homme des sciences parle des méfaits de la technologie. « L’intelligence artificielle est à la portée de tous. Là où il y a la mécanique simple, il n’y a de sagesse. C’est ainsi qu’il y a beaucoup de déroutes et dérapage présentement. Car l’internet donne l’information sans tenir compte de l’âge. Il ne peut jamais assurer le contrôle social. C’est pourquoi rien ne peut remplacer la sagesse.«
Étant donné que les personnes âgées se réfèrent à ce qui est ancien. Ainsi, ils semblent nuire dans la société actuelle. Ils deviennent un obstacle. Souligne Malemba Nsakila. » Ce qu’ils peuvent apporter ne correspond pas aux exigences de l’heure. Et par conséquent, on les abandonne et les considère parfois comme sorcières. Et cela se situe au niveau de l’adhésion au nouveau. Car, aujourd’hui, on adhère à ce qui est présent. C’est ce qui fait qu’il y a rupture avec le passé.«
Le troisième âge ou rejet ?
Notre source parle d’une réalité qui ronge la société. « Il y a cassure entre les générations. La première se renferme dans son âge d’or perdu. Et la deuxième se retrouve dans l’impasse à mi-chemin. Quant à la troisième, elle est déjà égarée et en train de chercher ce qu’elle peut faire d’elle-même pour se retrouver. C’est ainsi que dans certains pays, on ne garde pas des personnes âgées autour de soi. Elles sont en quelque sorte privées de liberté et enfermées dans un asile.«