Tribunal environnemental: un impératif pour la RDC

Tribunal environnemental: un impératif pour la RDC

La RDC enregistre un nombre important des crimes environnementaux.  Que ce soit dans le domaine des ressources naturelles que celui des mines. Les auteurs sont déférés devant les tribunaux de droit commun.  Cependant,  les organisations du secteur de l’environnement  et les experts indiquent que  les procès se soldent souvent par un échec faute des compétences  spécifiques. D’où l’appel à la création dans le pays d’un  tribunal environnemental.

Déjà la question a été soulevée au cours du dernier  forum Alternative mining Inbada . Selon les représentants des organisations de la société civile présents à ces assises, la RDC a besoin d’un tribunal spécifique sur les questions environnementales. En effet,  plusieurs cas de violation du droit environnemental  ne sont pas traités en justice. ‘’ Et  pour ceux qui  sont jugés recevables,  soit  le verdict  ne rencontre pas  les attentes des victimes soit  le dossier est classé sans suite, indique  Jean pierre Muteba , directeur de  la Nouvelle dynamique syndicale.

Impunité des crimes environnementaux

Ainsi les crimes  environnementaux  prennent de l’ampleur  en RDC mais leur répression ne suit pas. C’est ce que déplore  l’institut Congolais pour la conservation de la nature, ICCN et ses partenaires. Au cours du colloque international sur la lutte contre les crimes fauniques qui s’est clôturé  ce 22 octobre, l’ICCN  est allé droit au but. La création d’un tribunal environnemental est un impératif pour la RDC, a-t-il  déclaré . Car  affirme l’ICCN ,  »plusieurs coupables d’infractions environnementales sont restés impunis. Ou s’ils le sont, la peine leur infligés  n’est pas à la hauteur du crime commis  ».

Lire : https://magazinelaguardia.info/2022/09/14/lubumbashi-la-preservation-du-bassin-du-congo-au-centre-dun-echange/

 

Pour sa part, maitre Mathy YAV, avocate  en droit de l’environnement  estime que cette matière n’est  pas connue des juges  moins encore  des justiciables. Pourtant, dit-elle, les lois  existent tant au niveau national qu’international ;

‘’ La problématique du droit de l’environnement et de son application réside dans l’accès à l’information. Il faut connaitre les lois qui régissent le secteur ainsi que les conventions internationales. Cependant, les cours et tribunaux actuels  renferment très peu des magistrats ayant ces compétences ‘’, déclare cette avocate.

Formation

De ce fait, tous les acteurs  du secteur de l’environnement  exigent  la formation des  animateurs des instances judiciaires. Pour jean pierre Muteba de  la NDS, il faut une formation des avocats, des magistrats et des juges sur les aspects techniques du secteur de l’environnement.  Un argument que partage aussi Maitre Sabin Mande , auteur  de l’ouvrage  le droit environnemental . Pour sa part, maitre Mathy Yav  insiste sur la création d’un  tribunal  spécifique animés par  des magistrats outillés.  ‘’ Le problème se pose à plusieurs niveaux ‘’  , dit-elle.  ‘’ D’abord sur la l’indentification et la qualification de l’infraction. Ensuite , au niveau de la poursuite de l’infraction. Il n’existe pas à ce jour en RDC, de structures judiciaires ayant une maitrise des infractions environnementales. Enfin, au niveau de la dénonciation des infractions. La population a des connaissances limitées  sur cette matière.’’

Etant donné que le domaine de l’environnement  requiert des compétences spécifiques, reste à l’Etat Congolais  de s’y pencher .