RDC : l’obligation d’une formation militaire, les étudiants sceptiques
Dès la rentrée académique 2022 2023, les étudiants et étudiantes des instituts supérieurs et des universités de la RDC doivent passer par la formation à la préparation militaire. Ceci est l’une des propositions des acteurs de l’enseignement supérieurs et Universitaire réunit ce mardi à Kinshasa. C’était à la fin de leur rencontre avec le ministre national de l’ESU Muhindo Nzangi. Face à cette proposition, les avis des étudiants de Lubumbashi, croisés ce mercredi matin, sont partagés.
Par exemple, Parker Tshilumba est étudiant en deuxième licence management commercial et marketing à l’école supérieure de la gouvernance économique et politique. Pour Parker, c’est une bonne proposition, parce que, la formation à la préparation militaire marche de pair avec son domaine d’étude. « C’est intéressant. La formation militaire nous donne les stratégies à suivre pour mener les enquêtes. Les militaires ont des stratégies que nous pouvons adopter et mieux faire le travail pour lequel nous étudions.»
Miriam Muteb étudiante en deuxième licence gestion des entreprises à la même institution ne partage pas cet avis. L’étudiante trouve que la proposition n’est pas importante. Selon elle, chaque étudiant possède les capacités physiques qui sont différentes les uns aux autres. Ils n’ont pas les mêmes endurances. La formation militaire n’est pas faite pour tout le monde.
« La formation militaire existe toujours, mais moi, j’ai choisi ma filière , parce que je ne suis pas apte pour ça. Alors pourquoi me forcer à faire cela ? Moi, je vois que ce n’est pas intéressant cette réflexion ». Muteb estime que pour combattre les groupes armés, les services habilités doivent recruter les gens qui ont la vocation militaire.
La formation militaire pourra accentuer la criminalité
La proposition est à la fois positive et négative, dit David Mukadi étudiant à la faculté des sciences à l’Unilu. Elle est positive dans le sens où cette formation va préparer certains étudiants ayant la vocation militaire de poursuivre leurs rêves après les études. Par contre , elle fustige le caractère obligatoire . « C’est de la dictature, dit-il. On ne peut pas nous imposer. On doit nous laisser la liberté de faire le choix. Il y a des étudiants qui ont des problèmes de santé. Par exemple, ceux qui ont un handicap, pourront-ils faire la formation militaire ? Bon c’est encore une proposition. Si c’était une loi, j’allais me lever contre ça« .
Par ailleurs, David Mukadi estime que la formation militaire sera une occasion d’accentuée la criminalité. Car, dit-il, elle va renforcer en capacité les étudiants malintentionnés. « Avec la mentalité de certains jeunes au chômage, quand on les donne cette formation, c’est comme si vous leur donnez une clef pour aller faire du mal. Qui sait qu’avec cette formation, ils pourront nous tuer plus que les M23. Nous connaissons notre pays. À la fin de cette formation, il n’y aura pas de suivi. On risque de former des bandits ».