RDC: Planter les arbres le 05 décembre, est-ce une habitude ?
Le 05 décembre dernier était la journée de l’arbre. Comme chaque année, le gouvernement de la République Démocratique du Congo, à travers le ministère de l’Environnement, a lancé la campagne sur le reboisement. Durant cette période, les arbres de différentes espèces sont plantés dans des sites donnés. Mais plus d’une décennie après, les résultats sur le terrain sont quasi inexistants. Les objectifs sont loin d’être atteint.
En effet, planté les arbres le 05 décembre de chaque année deviennent de plus en plus une habitude. Le gouvernement organise à travers tout le territoire national, des grandes activités lors de la journée dédiée à l’arbre. Plusieurs discours sont lus. Des messages de sensibilisation sur l’importance de l’arbre sur l’environnement passent. Mais ces discours ne sont jamais accompagnés des bilans. Mais surtout aucun plan de suivi n’est mis en place.
C’était également le cas le 05 décembre 2022. Et pourtant, le ministère de finance décaisse l’argent pour avoir les plantules pour cette cérémonie. Ainsi, on constate qu’après l’activité, chacun rentre chez lui pour attendre l’année prochaine. Personne ne revient pour voir combien d’arbre a poussé. Cela fait plus de dix ans que le phénomène se passe en RDC. Avec ce rythme, peut-on espérer atteindre l’objectif d’un million d’arbres à l’horizon 2030 ? S’interrogent certains lushois.
Évêque subit appel à la responsabilité de l’État
Selon l’Évêque de l’église Anglican du Congo, diocèse du Katanga, Bertin Subi, le manque de suivi et d’accompagnement est à la base de cette situation. Or, il existe des services urbains de l’environnement qui peuvent faire le suivi, en vue d’obtenir un résultat satisfaisant. En plus, il faudra le renforcement de capacités des agents de ces services sur les mécanismes de protection des plantules. Ceci, pour une bonne croissante.
« Il ne faut pas seulement dire, c’est la journée de l’arbre, on vient planter, et puis on s’en va, sans savoir comment l’arbre grandit. Nous devons nous lancer dans les activités d’accompagnement jusqu’à ce que les plantules grandissent et servent pour la population. Et ceux qui doivent faire ça, c’est le service de l’environnement, et les associations de lutte contre réchauffement climatique. Ainsi, j’appelle à la responsabilité de l’État en vue d’éduquer la population sur la protection de l’arbre ».
Lire aussi, https://magazinelaguardia.info/2022/12/15/rdc-ceni-craintes-sur-lapplication-denregistrement-numerique/
Gaël Kapembe est ingénieur et activiste environnemental. Il fait le même constat « On ne peut pas seulement se contenter de planter les arbres, mais on doit faire le suivi ».