Elections: les candidats seront soumis aux cahiers des charges
Pas des polos, ni pagnes, ni Thomson lors de la campagne électorale, les candidats aux élections de 2023 seront soumis à un cahier des charges élaboré par la communauté. Une initiative qui ressort des travaux organisés à Kinshasa du 13 au 16 décembre 2022 par quatre organisations de la société civile. Il s’agit de ASADO, AET, CONAFED et Nouvelle Société civile du Congo. Ces derniers forment une synergie avec comme but d’accompagner le processus électoral. Ceci, en vue de réaliser des élections crédibles, apaisées et transparentes en RDC. Ce mardi 27 décembre à Lubumbashi, le point focal de cette synergie a organisé un atelier de restitution.
En effet, l’initiative du cahier de charge a un double objectif, à savoir, éveiller les communautés locales à voter utile. Ensuite, rendre les candidats redevables vis-à-vis des communautés.
Pour ce faire, non seulement que la synergie des quatre organisations de la société civile va sensibiliser les communautés sur l’élaboration du cahier des charges à soumettre aux candidats. Mais, elle va accompagner les communautés dans l’identification et l’élaboration des besoins prioritaires.
Ainsi, ces besoins élaborés sous forme d’un cahier de charges seront soumis aux différents candidats qui défileront dans les quartiers, villages ou communes pour être élu. Si le candidat se présente avec son projet de société, la synergie aidera la communauté à comparer son cahier de charge et le projet du candidat. Ceci en vue de trouver un juste milieu.
Acte d’engagement
Après la soumission du cahier de charge au candidat, celui-ci signera un acte d’engrangement en vue de respecter et d’exécuter ce qui est convenue. Et c’est de cette manière qu’ils pourront bénéficier des voix des électeurs.
Alors, une fois élu, si le candidat ne respecte pas l’engagement prit avec les communautés, ceux-ci les suivront pour non-respect des consignes. A déclaré Christian Bwenda coordonnateur de premi Congo et point focal de la synergie dont fait partie ASADO.
« L’idée du cahier de charge, c’est d’accompagner les communautés, a élaboré un cahier résumant leurs priorités. Les candidats devaient s’engager à respecter pour pouvoir bénéficier de leurs voix. »
Frederick Malu, point focal CENADEP a apprécié l’initiative du cahier de charge, mais il reste sceptique sur la définition du contenu et sa portée. A la place, il propose le renforcement de l’éducation électoral.
« On ne peut pas innover pour innover. A la place du cahier de charge, moi, je souhaite qu’on mette un accent sur l’éducation électorale. Ceci, afin que les électeurs puissent atteindre un certain niveau de comprendre et d’analyser le discours des candidats ».
Yolande Mongo point focal de CEMIR, salue le cahier de charge comme innovation. Mais elle craint que les candidats ne prennent pas des engagements pour ne pas les respecter.
Pour contre, Dickson kabange chargé de programme de l’ONG AFID, estime qu’une sensibilisation active au sein des partis politiques serait mieux à la place du cahier de charge.