Haut Katanga : La culture du haricot prend de l’envol à Kalera
En RDC, les régions de l’Est sont les principales productrices du haricot. Selon l’annuaire des statistiques agricoles dont les dernières données datent de 2006, le pays produit plus de 111 mille tonnes de haricot par an. Toutefois ces données sont incomplètes car la région du Katanga n’affiche que 5.000 tonnes l’année . Pourtant ,le village Kalera situé à 300 Km au Nord de Lubumbashi a produit la saison dernière 14.000 tonnes de haricot.
Au village Kalera , une bourgade de près de 15.000 habitants dans le territoire de Mitwaba , l’agriculture est la principale activité. Malgré qu’elle soit encore manuelle, des paysans s’adonnent à cette activité sur des terres arables riches. Ici la culture se pratique sans engrais. Parmi les cultures dominantes au village Kalera, celle du haricot occupe une place de choix. Selon Madame Naomi Monga, depuis 4 ans, les paysans ont résolu de faire du haricot, une culture de rente. ‘’ Nous avions eu une terre qui n’a jamais été exploité. Elle est vierge, déclare –t-elle. Nous avons commencé avec une petite étendue de 50 m2 . Mais là , nous avons emblavé 4 hectares. Nous cultivons essentiellement du haricot et du maïs.
Lire aussi : https://magazinelaguardia.info/2022/06/15/congo-epela-la-plateforme-des-solutions-energetiques-en-rdc/
La culture du haricot au village Kalera se fait deux fois par an. La saison A va de Décembre à Mars pendant la période pluvieuse. Ensuite , la saison B qui débute au Mai et va jusqu’en septembre . Pendant cette période de saison sèche, les agriculteurs pratiquent l’irrigation grâce à l’eau de la rivière Luvilombo. Pour Madame Jeanne , une autre agricultrice, la culture irriguée produit de bons résultats ‘’ En saison des pluies, la récolte est souvent médiocre. Soit les pluies sont abondantes et détruisent les plantes soit il y a carence de pluies et les haricots sèchent. ‘’
Production multiplier par 3
Malgré les aléas dus aux perturbations climatiques et aux ressources limitées, la culture de cette légumineuse attire plus d’agriculteurs du village Kalera . Certains habitants des villages voisins comme Kyubo se déplacent vers Kalera pour pratiquer cette culture . Ce qui a un impact positif sur la production indique Blaise Yumba, agronome du village.
Le nombre d’agriculteurs a augmenté, la production aussi . Nous avons enregistré 2.910 agriculteurs. Au courant de la saison passée, ils ont produit 14.000 tonnes de haricot. De plus, ils ont commercialisé plus de 12.115 tonnes soit 84 % de la production totale. Il y a quelques années on ne dépassait pas 5.000 tonnes de haricot par an.
Besoins de semences améliorées
Malgré cet engouement des paysans de Kalera, u autre défis reste à relever. C’est l’accès aux semences améliorés. Selon Bupe Ngoy , chef de secteur et autorité administrative du coin, les agriculteurs ne recyclent que les mêmes semences. Ils n’ont pas accès aux semences améliorées. Ce qui réduit non seulement le rendement à l’hectare mais aussi limite les étendues à labourer. ‘’Cette saison, je vais emblaver 50 m2. Et pour cela, j’utilise 2 seaux de semences de haricot soit 6 Kg et je prévois de récolter au moins 100 seaux, c’est près de 300 Kg. Je pourrais faire plus mais je suis limité par la quantité de semence., déclare Placide Kapembe.
A Kalera , les terres sont disponibles et les paysans veulent produire davantage. Ils sollicitent un appui de l’Etat notamment en semences améliorées et en matériels pour la mécanisation de l’agriculture.